La virée beaujolaise 2010 ayant tenu toutes ses promesses, j’ai donc décidé de reconduire cette expérience en
2011.
Cette année cependant mes contraintes familiales ne me permettent plus d’envisager des plages de liberté totale en dehors
des congés scolaires, ce sera donc pendant les vacances de la Toussaint (je sais, il faut dire « d’automne ») que j’irai me promener sur les routes qui serpentent entre les collines de
Belleville à Mâcon à la recherche de quelques bonnes quilles à encaver pour l’hiver.
Sur les routes sinueuses du Beaujolais en automne…c’est pas beau ça !
Hélas, mes habituels copilotes m’ont fait faux bond cette fois-ci…qu’à cela ne tienne, le « poor lonesome
alsacow-boy » ira se rincer le gosier tout seul.
Hoppla, c’est parti !
Jour 1. : visite au domaine de la Grand’Cour à Fleurie
Après une pause de midi au restaurant « La Bascule » à Fleurie, où j’ai déjeuné en compagnie des deux cavistes
rencontrés chez Jean-Marc Burgaud, je reviens aux choses sérieuses avec cette première visite au Domaine de la Grand’Cour.
J’avais goûté il y a peu, une bouteille de Fleurie « Chapelle des Bois » offerte par l’ami cyra, j’ai été immédiatement
conquis par le côté pur et goûteux de ce vin et j’ai eu envie de voir d’un peu plus près cette exploitation dirigée par Jean Louis Dutraive qui a la particularité de s’être engagé dans la
viticulture bio (certifié Ecocert depuis 2009)…ce qui n’est vraiment pas courant dans la région…
Le domaine se situe à La Chapelle des Bois un lieu-dit à la périphérie de Fleurie ; c’est un ensemble de bâtiments érigés au
milieu de vignes. Un muret entoure l’ensemble et délimite le « Clos de la Grand’Cour ».
Le domaine de la Grand’Cour au milieu des vignes
Jean Louis Dutraive m’accueille dans le caveau de dégustation qui jouxte le chai où sont alignés les fûts contenant le dernier
millésime.
Le caveau avec un bar assemblé avec les pièces d’un ancien pressoir.
Les pièces bourguignonnes sous les voûtes du grand chai du domaine.
La carte du domaine de la Grand’Cour compte 5 cuvées, mais en ce moment, le Fleurie Chapelle des Bois
2010 est épuisé et les bouteilles de Fleurie Vieilles Vignes-Champagne 2010 vont être mises en vente incessamment. Pour l’heure les bouteilles de cette cuvée
subissent une opération de capsulage avec de la cire.
J.L. Dutraive surveillant le capsulage à la cire de la cuvée Fleurie Champagne.
Il ne reste donc plus que 3 vins au tarif ce jour :
Brouilly Cuvée Tradition 2010 : le nez est fin et délicat avec des notes de prune et
de violette, la bouche est solidement construite avec une matière charnue et riche, équilibrée par une belle fraîcheur qui s’impose en finale.
Ce vin élevé en foudres, non filtré et vinifié sous levures indigènes en cuve, est complexe et concentré…un peu loin du modèle
léger et gouleyant qu’on retrouve sous cette appellation, mais quel beau vin ! GRAND MIAM !
Fleurie Clos de la Grand’Cour 2010 : le nez est charmeur comme le précédent avec le
même registre fin et délicat (prune, iris, violette), la bouche séduit par sa belle présence aromatique, son toucher soyeux et sa matière riche et gourmande, la finale est longue et marquée par
quelques nuances minérales (pierre à fusil).
Les « jeunes vignes » (30 à 40 ans quand même) du clos entourant le domaine sont à l’origine de cette belle cuvée élevée
pour moitié en foudres et pour moitié en pièces. Expressif, charnu et signé par une belle minéralité…tout ce qu’on attend d’un beau vin de terroir !
Fleurie Cuvée Vieilles Vignes 2009 : le nez est richement fleuri, le terme
« bouquet » prend ici tout son sens, des notes minérales se manifestent également à l’arrière-plan, la bouche est très élégante, parfaitement équilibrée et délicatement acidulée, la
finale se prolonge sur les fleurs et la minéralité.
Cette cuvée issue des vieilles vignes du clos (70 ans) a été élevée pour 80% en fûts de chêne et pour 20% en foudres. Avec ce vin
on se situe davantage sur le registre de la finesse et de la complexité que sur celui de l’opulence…assez rare sur ce millésime, mais en tous cas, quel plaisir !
Donner un avis sur un domaine après avoir dégusté seulement 3 références de leur production peut sembler prématuré…et
peut-être même présomptueux, mais il n’en reste pas moins que ma première visite dans cette grande propriété de Fleurie a tenu ses promesses. J’y ai découvert des vins purs et authentiques qui se
livrent avec aisance et simplicité mais qui recèlent des personnalités riches et complexes…avec un incomparable goût de « revenez-y », bien
évidemment !
Peu loquace à priori, mais très accueillant, Jean-Louis Dutraive est un vigneron qui a choisi l’exigeante démarche d’une
viticulture propre et qui travaille ses vins avec beaucoup d’à-propos en privilégiant des pratiques œnologiques peu interventionnistes pour garantir la pureté de ses jus mais sans pour autant
basculer dans le dogmatisme du tout naturel.
Bref, avec un vigneron dont l’idée du vin me correspond bien et 3 cuvées qui méritent chacune un Coup de Cœur, le domaine
d la Grand’Cour fait évidemment son entrée dans mon top adresses en terre beaujolaise.