La virée beaujolaise 2010 ayant tenu toutes ses promesses, j’ai donc décidé de reconduire cette expérience en
2011.
Cette année cependant mes contraintes familiales ne me permettent plus d’envisager des plages de liberté totale en dehors
des congés scolaires, ce sera donc pendant les vacances de la Toussaint (je sais, il faut dire « d’automne ») que j’irai me promener sur les routes qui serpentent entre les collines de
Belleville à Mâcon à la recherche de quelques bonnes quilles à encaver pour l’hiver.
Sur les routes sinueuses du Beaujolais en automne…c’est pas beau ça !
Hélas, mes habituels copilotes m’ont fait faux bond cette fois-ci…qu’à cela ne tienne, le « poor lonesome
alsacow-boy » ira se rincer le gosier tout seul.
Hoppla, c’est parti !
Jour 1. : visite au domaine des Rosiers à Chenas
Très régulièrement « Hachettisés » les vins du domaine des Rosiers avaient attiré mon attention au début des années
90 : j’y ai fait des visites assez régulières à cette époque et j’ai dégusté il y a quelques mois le dernier Moulin à Vent qui avait encore très belle allure après près de 14 années de
garde.
Pour terminer tranquillement cette longue journée, j’ai donc choisi de retourner vers ce domaine situé sur les hauteurs de Chénas,
histoire de remonter un peu dans le temps…à mon âge ça ne fait pas de mal !
Vue su Chénas
Le domaine des Rosiers est dirigé par Gérard Charvet et son épouse, ils exploitent 16 ha et commercialisent 4 appellations :
Chénas, Saint Amour, Moulin à vent et un peu de Beaujolais Villages Blanc.
Comme chez J.L. Dutraive le caveau de dégustation se situe juste à côté d’une cave où sont alignées des pièces en chêne qui
contiennent une partie de la vendange 2011.
Une partie du chai.
Le bar pour déguster les crus du domaine des Rosiers.
Madame Charvet me propose de déguster la série de vins rouges en vente au domaine :
Chenas 2010 : le nez est discret sur les fruits noirs et la réglisse, l’attaque en bouche est ronde
mais une belle trame tannique se montre progressivement en donnant à la finale un caractère assez rustique.
Cette cuvée 100% inox dense et concentrée qui a été récompensée par une médaille d’or à Mâcon se montre encore bien réservée
aujourd’hui…quelques années de garde l’aideront à patiner sa matière un peu rugueuse et à développer une palette dont on ne sent que les prémices en ce moment.
Saint Amour 2010 : le nez est plus expressif sur un registre floral, la bouche est dotée d’un joli
volume avec un fruité qui se développe (notes de prune), la finale est un peu sévère avec des tanins très présents.
Ce Saint Amour élevé 100% en cuve inox (comme le Chénas) possède une structure très solide qui jure un peu avec le nom de
l’appellation…mais bon, « amour » est du genre masculin et cette cuvée nous le rappelle avec force.
Moulin à Vent 2010 : le nez très discret et livre de subtiles notes florales, la bouche s’épanouit
avec beaucoup de distinction, soie, rondeur et beau volume, la finale est longue et révèle une présence aromatique bien soutenue.
Issue de vieilles vignes et élevée dans des fûts de chêne dont 20% sont neufs, cette cuvée est encore un peu crispée sur le plan
aromatique mais possède une matière de premier choix en bouche…à encaver en toute confiance !
Moulin à Vent 2009 : le nez est expressif et complexe avec des notes de fleurs, de pêche de vigne
et d’amande fraîche, la bouche est sphérique, volumineuse et subtilement aromatique, la finale est longue, légèrement épicée et boisée.
Récompensé par un « Coup de Cœur » du Guide « Achète » (spécial tribute à OliH) ce Moulin à Vent élevé dans
des fûts de chêne, neufs pour 40%, est particulièrement riche et gourmand. Il se présente aujourd’hui comme un séducteur mais possède un corps solide et une grande profondeur…c’est une très belle
réussite !
Cette visite un peu « historique » au domaine des Rosiers m’a rappelé des souvenirs viniques qui finalement
étaient encore assez vivaces : chez les Charvet on trouve toujours une belle gamme de cuvées beaujolaises avec un rapport qualité/prix très avantageux.
Leurs vins sont travaillés dans un esprit assez « terrien » : les charpentes sont solides, les matières
sont concentrées mais sans extractions excessives et les élevages en bois sont d’une absolue discrétion.
Les 2010 s’expriment avec beaucoup de retenue aujourd’hui, mais sont taillés pour durer, quant au Moulin à Vent 2009 c’est
une réussite absolue…
A « Hachetter » d’urgence bien entendu !