Pour cette dernière réunion de notre club de dégustation nous restons fidèles à la tradition des 2 thématiques :
- Thème 1 : 6 vins rouges de 2007 du domaine Chantal Lescure
- Thème 2 : 9 vins blancs SURPRISE…
Cette ultime rencontre de 2010 se déroule dans une ambiance conviviale et détendue avec une dizaine d’amateurs impatients de découvrir quelques Pommards
et Nuits Saint Georges du domaine Lescure et bien décidés à démasquer les flacons mystère fournis par les participants.
Les vins de la première série sont servis bouteilles découvertes et accompagnés des fiches techniques fournies par le domaine Lescure. Ces vins sont carafés un
quart d’heure avant le service.
Les vins de la deuxième série sont servis à l’aveugle avec un ordre prédéfini du plus sec au plus moelleux.
Verres INAO.
Soirée Club AOC du 3 décembre 2010 à La Wantzenau
Thème 1 : découverte du domaine Lescure à travers 6 vins rouges.
Nuit Saint Georges 2007 : le nez est ouvert et profondément fruité, la bouche est charnue, finement
tannique, la finale est fraîche et se prolonge avec de beaux arômes de fruits rouges croquants.
Issue de 3 parcelles situées au nord de Nuits, côté Vosne Romanée, cette cuvée nous donne une furieuse envie de nous intéresser de
plus près à la production du domaine Lescure : une entrée en matière toute en élégance avec un vin gourmand et raffiné...vite la suite !
Nuits Saint Georges Les Damodes 2007 : le nez est riche avec des notes torréfiées et
un fruité très concentré, la bouche est splendide, à la fois grenue et d’une grande souplesse, la finale est longue, fraîche et marquée par de belle notes minérales.
Deux parcelles de vieilles vignes (20 et 30 ans) exposées est dans un secteur très calcaire nord de Nuits, on engendré un vin
vraiment exceptionnel : une classe incomparable tout en restant d’un abord extrêmement facile…je tombe sous le charme !
Nuits Saint Georges 1° Cru Les Vallerots 2007 : le nez est fin, complexe mais
terriblement séduisant sur un fruité pur et puissant et quelques notes grillées, la bouche est superbe avec son équilibre qui frise la perfection absolue et sa finale très longue qui nous
enchante avec ses arômes de vanille et d’épices.
Issu d’une parcelle de vieilles vignes dans une combe calcaire du côté de Comblanchien, ce vin est simplement
grandiose...
Pommard Les Vaumuriens 2007 : le nez est discret et très fin sur les épices douces
avec quelques nuances terreuses, la bouche est virile, l’équilibre est strict mais la matière est puissante, la finale est longue et marquée par de fines évocations minérales.
Issu de plusieurs parcelles de vieilles vignes (plus de 45 ans) sur au nord de Pommard, ce vin montre clairement le changement d
terroir entre la Côte de Nuits et la Côte de Beaune, mais reste dans l’esprit de la maison, accessible et très élégant.
Pommard Les Vignots 2007 : le nez est discret, très pur avec des notes florales et
délicatement poudrées, la bouche possède un toucher soyeux malgré une trame tannique très dense, la fraise s’invite pour complexifier la palette, la finale est longue et délicatement
boisée.
Un joli coteau argilo-marneux entre Pommard et Beaune, une parcelle de vieilles vignes et une exigence maximale à chaque étape de
la conception de ce vin : au bout du compte, on explique très facilement la réussite exceptionnelle de cette cuvée…Bravo !
Pommard 1°Cru Les Bertins 2007 : le nez est fin, délicat et d’une grande complexité, la
bouche est suave avec une matière savoureuses et richement expressive, la finale longue révèle une palette raffinée où apparaissent de belles notes épicée et in boisé fin et noble.
Issu d’une parcelle de vieilles vignes en pied de coteau entre Pommard et Volnay, ce Pommard a mis l’assemblée à
genoux...simplement parfait !.
Pour conclure :
- Le domaine Chantal Lescure que nous avons découvert grâce à François a épaté l’ensemble des dégustateurs par
l’exceptionnel niveau de qualité de ces 6 bouteilles dégustées : jamais encore jusqu’ici les évaluations ont été aussi unanimes et aussi élevées…quelle belle
découverte !
- Ce domaine de Nuits Saint Georges qui vinifie une large gamme d’appellations de la Côte de Nuits et de la Côte de
Beaune, travaille ses vignes en bio et utilise des méthodes de vinification et des procédés d’élevage d’une grande finesse pour élaborer des vins charmeurs et extrêmement raffinés…une nouvelle
adresse incontournable dans mon carnet bourguignon !
- Pour ce qui est du coup de cœur personnel, les 2 premiers crus ont un peu dominé la série par leur profondeur
exceptionnelle et leur matière charnue et gourmande mais je ferai sans aucune hésitation une place d’honneur dans ma cave à n’importe laquelle des 6 références de cette série
extraordinaire.
Thème 2 : 9 vins blancs surprise.
Vin 1 : le nez est complexe sur le miel, les herbes aromatiques, la mandarine, la structure en bouche est assez fluctuante, même si la finale
se tend un peu plus avec une minéralité qui se manifeste complétée par de beaux arômes de pamplemousse.
Aucun suspense sur ce vin que j’ai rapporté de ma dernière visite au domaine Moritz, le cépage reste identifiable mais la bouche
témoigne d’un apogée dépassé…pas inintéressant mais hélas un peu trop vieux, c’est un
Riesling Grand Cru Moenchberg 1997 – Domaine Moritz à Andlau
Vin 2 : le nez est franc et intense sur la groseille à maquereau, le buis et le beurre frais, la bouche est vive, parfumée au jus de
groseille, la finale s’arrondit agréablement tout en restant très aromatique.
La palette ne laisse que très peu de doute sur le cépage, c’est du sauvignon blanc, la structure en bouche et la nationalité du
donateur (hello Paul !) me fait penser à une origine « nouveau monde », entre dégustation et déduction, je ne suis pas très loin de démasquer ce premier inconnu car c’est
un
Sauvignon blanc 2009 – Greywacke Marlborough-Nouvelle Zeelande
Vin 3 : le nez est fin et agréable sur le citron confit et quelques notes végétales, la bouche possède un équilibre fin et tendu avec un joli
gras et une finale très longue marquée par quelques nuances végétales (gentiane).
Le cépage est bien identifié, le millésime hélas aussi…j’ai goûté un bon nombre de rieslings bien plus purs sur ce millésime ce
qui explique que, malgré la belle qualité de cette cuvée, la découverte de l’étiquette me laisse un peu perplexe car c’est un
Riesling Cuvée Frédéric Emile 2004 – Trimbach à Ribeauvillé
Vin 4 : le nez est frais et fruité sur la groseille et un léger vanillé, la bouche est tonique, vive et droite avec une finale de longueur
moyenne mais très minérale et discrètement épicée (poivre blanc).
La palette aromatique est déroutante, la structure en bouche fait penser à du riesling…le vin est très frais et bien agréable à
goûter mais très difficile à identifier, c’est un
Riesling Grand Cru Kirchberg de Barr 2008 – V. Stoeffler à Barr
Une bouteille polémique sur laquelle Michel Bettane s’est un peu déchaîné (10/20) en lui reprochant son manque de typicité
(incontestable) et son état d’évolution avancée (on n’a pas goûté le même vin !) reste un vin bien fait qui garde un réel potentiel d’évolution.
Vin 5 : le nez est complexe et agréable sur le citron mûr, l’abricot et la pierre, la bouche est souple, ronde avec un fruité expressif mais
la structure ondulante un peu floue et la finale assez plate déçoivent un peu.
Un vin très mystérieux qui cultive le paradoxe entre un nez puissamment expressif et une bouche bien en retrait. Légèrement
abricoté et une sensation un peu plate en fin de bouche…deux indices qui me rappellent le viognier, mais je suis quand même surpris par l’origine car c’est un
Condrieu Bassenon 2007 – Domaine G. Bernard à Tupin
Regouté en fin de dégustation, la bouche avait trouvé un équilibre un peu plus tendu mais je reste quand même un peu sur ma faim…le viognier est un cépage bien
compliqué !
Vin 6 : le nez est complexe et charmeur sur le miel, les épices et la mie de pain, la bouche est tendue, parfaitement équilibrée, la finale
est fraîche, longue et marquée par un boisé vanillé très élégant.
Un vin séduisant rudement bien travaillé qui nous a charmé mais qui a gardé son mystère jusqu’à la fin...il va falloir programmer
une nouvelle session dédiée au chenin car c’est un
VDQS Fiefs Vendéens Domaine Saint Nicolas-Le Haut des Clous 2007 – T. Michon à Brem sur
Mer
Vin 7 : le nez est discret et complexe sur l’abricot sec, la pierre à fusil et les épices douces, la bouche s’ouvre sur des notes un peu
oxydatives qui font place assez rapidement vers des arômes de fruits jaunes mûrs, des épices et un peu de vanille, la finale est longue et délicatement boisée.
Un vin gras et très charnu avec quelques nuances oxydatives qui peuvent choquer certains palais trop formatés…un piège absolu pour
mes hôtes qui ont finalement bien apprécié ce
VDP du Mont Baudile Lo Mescladis 2008 – Domaine Supply-Royer à Arboras
Vin 8 : le nez est très racé avec quelques notes terpéniques évanescentes suivies par de très beaux arômes d’agrumes mûrs, la structure en
bouche est droite, très étirée, l’équilibre est délicat avec un gras palpable, la finale est longue avec des notes d’herbes aromatiques très raffinées (mélisse, verveine).
Le cépage est magnifiquement interprété c’est un riesling d’âge mûr, grand cru probablement, Rosacker peut-être (mais ça c’est
parce que je connais le donateur…), en tous cas un retour au bercail réussi avec ce
Riesling Grand Cru Hengst 1998 – Domaine Hebinger à Eguisheim
Vin 9 : le nez est explosif, exotique à souhait (mangue, litchi, ananas…), les arômes de raisins de Corinthe emplissent la bouche mais la
structure reste bien équilibrée entre tonus et onctuosité, la finale révèle des notes salines de toute beauté.
Une très belle fin de série avec ce vin qui enchante par sa palette et son équilibre, le gewurztraminer se reconnaît facilement,
son âge un peu moins…c’est un
Gewurztraminer SGN 2002 – Domaine Sipp-Mack à Hunawihr
Pour conclure :
- ce type de dégustation à l’aveugle est un exercice difficile mais particulièrement intéressant. Nous sommes confrontés à
des énigmes qui nous obligent à nous concentrer sur nos sensations et à faire jouer notre mémoire gustative…tout en usant de quelques logiques déductives pas toujours bonnes conseillères au
demeurant. En tous cas, malgré l’objectif un peu plus « détente » de cette seconde série, le groupe s’est lancé dans cette série-mystère avec un sérieux exemplaire…une expérience à
reconduire.
- les cépages alsaciens et le sauvignon n’ont pas résisté trop longtemps aux investigations de nos papilles mais les
autres vins ont gardé leur secret jusqu’à la fin…au cas où nous en douterions, il nous reste encre énormément de choses à apprendre !
- Pour les coups de cœur : le chenin de Thierry Michon m’a séduit par sa richesse aromatique et l’élégance de sa
structure en bouche et le Hengst 1998 a été une vraie découverte : ce domaine encore très peu connu a sorti un très beau vin qui, après 12 ans de garde, s’exprime avec beaucoup de
noblesse.