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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 18:31


Cette soirée organisée de main de maître par Stéphane (comme d’habitude !) nous proposait de découvrir les vins de Vouvray en nous intéressant exclusivement à la production d’un domaine précis.
Le choix du vigneron qui allait fournir la matière liquide pour illustrer notre thème d’étude fut chose aisée : avec ses pratiques culturales exigeantes, ses beaux terroirs, sa carte très complète et sa notoriété affirmée, le Domaine Huet s’imposait tout naturellement.

Au programme 12 cuvées choisies dans la gamme très fournie de ce domaine, qui propose des vins secs, demi-secs ou moelleux sur 3 terroirs biens distinct :
- Le Mont : 8 ha avec un sous-sol composé d’argiles vertes, de silice et de cailloux
- Le Haut Lieu : 9 ha avec un sous-sol argilo-calcaire profond
- Le Clos du Bourg : 6 ha avec un sol peu épais qui recouvre la roche calcaire.

Les vins sont servis dans des verres Spiegelau à température de cave (alsacienne en hiver…donc environ 8 à 10 degrés) mais la dégustation ne s’est pas faite à l’aveugle.

Soirée club AOC du 5 mars 2010 à Reichstett



Première série : les vins secs.


Le Mont 2007

Photo 001


Le nez est discret mais très pur, dominé par le citron frais, la bouche possède un joli gras, une acidité pointue et des SR bien intégrés (près de 9 g). La finale est nette et digeste avec des arômes de pamplemousse fins et persistants.
Une belle entrée en matière avec un équilibre gourmand et un profil aromatique simple mais précis.


Le Mont 2006


Le nez est marqué par des notes de fumé et de fruits blancs, au palais l’équilibre semble plus sec que pour le 2007 (il y a en effet 3 g de SR en moins), la minéralité est affirmée, le milieu de bouche est un peu en creux mais la finale est de toute beauté avec du fruit (pomme) et de la longueur.
Un profil aromatique qui s’oriente nettement vers des accents de terroir, une belle présence en finale mais un petit manque de cohérence au niveau de la structure… ce vin a du potentiel mais est encore bien jeune aujourd’hui.


Le Haut Lieu 2006

Photo 002-copie-1


Le nez est ouvert et expressif, miel, fruits blancs (pomme verte) et silex en finale composent une belle palette. La bouche est tonique et ample, l’équilibre est raffiné avec une acidité longue, des SR présents sans être dominants (8g) et quelques nuances finement boisées. Une fine amertume rend la finale fraîche et digeste.
Même millésime mais terroir différent pour ce vin complet et assez flatteur qui semble plus ouvert que le précédent.



Deuxième série : les vins demi-secs


Le Haut Lieu 2008


Le nez est intense et complexe avec des arômes de fruits blancs (pomme, banane) et quelques nuances plus exotiques (sucre de canne, épices douces). La bouche est ronde, le toucher est soyeux et l’équilibre entre les SR (30 g) et l’acidité se construit progressivement à partir du milieu de bouche. La finale est droite et longue avec de délicats arômes de coing frais.
Un vin avec une matière riche et gourmande, qui doit encore harmoniser sa structure mais qui possède déjà de beaux arguments pour séduire.

Le Haut Lieu 2007


Le nez est discret avec des arômes de miel et quelques nuances pierreuses, la bouche est puissante, volumineuse et profondément minérale, la finale est fraîche avec une légère amertume et quelques notes de pamplemousse et de levure de bière.
Un très bel équilibre avec une richesse contenue (21 g de SR) et une structure minérale affirmée.


Le Mont 2006


Le nez est discret sur les agrumes frais et la pierre chaude, l’attaque en bouche est franche et agréable, le vin possède un équilibre en demi-corps très élégant, la finale est marquée par un joli retour minéral agrémenté de délicates notes d’épices.
Une matière mûre et magnifiquement équilibrée avec une palette qui révèle une belle complexité aromatique…ce vin commence à s’ouvrir avec beaucoup de classe.


Le Mont 2005


Bouchonné


Le Mont 1999


Le nez est un peu surprenant avec des notes fumées, iodées et presque caoutchouteuses, la bouche est très bien équilibrée mais le profil aromatique suscite quelques doutes…la finale fortement tourbée et un peu amère évoque certaines cuvées oxydatives.
Le vin de la série qui a le plus divisé l’assemblée…mais il faut reconnaître qu’il y avait de quoi être dérouté. Personnellement c’est le profil olfactif qui m’a vraiment perturbé… Mystère !


Suite au débat sur le dernier vin Stéphane nous propose un intermède sur le même thème, histoire de remettre les papilles d’équerre. Je ne vous parlerai pas de la bouteille de chenin vietnamien qu’il nous a infligée (surement pour nous punir d’avoir discuté un vin qu’il avait trouvé vraiment bon, mais passons…) mais de l’autre flacon sorti de sa réserve personnelle :


Vouvray Domaine de Vaufuget 1985 – A. Chambert à Vouvray


Le nez est surprenant mais assez agréable avec des notes d’infusion, de menthe poivrée (un peu comme un vieux muscat d’Alsace), la bouche possède une structure droite avec une acidité tonique, les notes végétales restent bien présentes, la finale est fraîche mais assez courte.
Un quart de siècle bien tapé que ce chenin assume sans faiblesse…ça manque un peu de complexité mais la tenue en bouche est remarquable.



Dernière série : les vins moelleux


Le Haut Lieu 2008


Le nez est d’une pureté impeccable et offre une palette séduisante sur le coing frais et le citron vert, en bouche, après une attaque assez vive avec une acidité franche et longue, l’équilibre se réalise sur un registre d’une grande suavité, la finale est très longue.
Un futur moelleux d’anthologie avec ses 53 g de SR et son acidité profonde… ceci dit, il se goûte si bien en ce moment qu’il sera peut-être difficile d’attendre !


Le Clos du Bourg 2007

Photo 003-copie-1


Le nez se livre avec retenue et élégance sur des notes florales, réglissées et légèrement boisées, la bouche est ample et sphérique, la finale révèle une minéralité puissante et très profonde.
Un équilibre digeste sur une matière riche et concentrée (46 g de SR), un moelleux ligérien dans toute sa splendeur !


Le Clos du Bourg  Première Trie 2006

Photo 004


Le nez est aérien avec une palette évoquant la citronnelle et les fleurs, l’équilibre en bouche est fin, l’acidité longue et pure répond à une sucrosité parfaitement intégrée. La finale est longue avec de belles fragrances épicées et minérales.
La matière est puissante mais la structure joue sur le registre de la subtilité et de l’élégance…une très belle bouteille !


Le Mont  Première Trie 1996


De fugaces notes de réductions font rapidement place à une belle palette sur les fruits blancs, le sous-bois et quelques notes torréfiées, la bouche est sphérique et gourmande avec une acidité puissante, une minéralité presque tactile, qui enrobent une matière très mûre (67 g de SR). La finale est très longue sur les fruits blancs mûrs et les épices.
Une grande bouteille de 14 ans avec un plateau de maturité qui semble atteint mais dont on ne mesure pas l’étendue dans le temps…il est bâti pour séduire les générations futures.


Pour conclure :

Ces Vouvray du domaine Huet m’ont bluffé par leur structure et par leur tenue face au temps qui passe :
- les équilibres complexes entre acidité/sucre/alcool construisent des vins à nul autre pareils…on entre vraiment dans un monde particulier fait de douceur et de puissance minérale.
- ces vins ne semblent pas être affectés par le temps qui passe, qu’ils soient secs, demi-secs ou moelleux, ils semblent nés pour vivre une perpétuelle jeunesse.
Pour les coups de cœur, le choix s’avère difficile tant la qualité des vins a été homogène ce soir. Grand amateur de vins secs, j’ai été sensible à l’esthétique des 3 premiers vins de la série, même si je suis persuadé qu’ils seront encore bien plus grands dans 5 à 10 ans. Mais, comme je l’ai déjà évoqué plus haut, les cuvées plus riches m’ont complètement séduit, en particulier :
- le Haut Lieu demi-sec 2008 pour la perfection de son équilibre
- Le Clos du Bourg 1° Trie moelleux 1996 pour sa structure généreuse et sa jeunesse qui a des accents d’éternité.
Mille mercis à Stéphane pour cette initiative – qui osera encore l’accuser d’alsaco-centrisme – cette soirée impeccablement organisée nous a permis de faire un tour d’horizon dans un autre grand terroir à vins blancs.

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 13:34

La première soirée du club AOC en cette nouvelle année promettait d’être mémorable...et ce fut chose faite grâce à Eric, Yannick et Stéphane qui se sont dévoués corps et âme pour collecter quelques flacons prestigieux auprès des grands noms de la viticulture alsacienne.

Au programme 14 grands vins, souvent prélevés dans la réserve personnelle des vignerons, proposés à notre petit groupe de dégustateurs.


Les vins sont servis dans des verres INAO à température de cave (alsacienne en hiver…donc environ 8 à 10 degrés) et dégustés à l’aveugle.

En guise d’échauffement :

Crémant d’Alsace  Cuvée Prestige Blanc de Blancs 2007 – Boeckel à Mittelbergheim

Robe : jaune pâle avec une bulle moyenne et une mousse abondante.
Nez : le miel et la pomme ouvrent une palette agréable et assez complexe, l’aération révèle de belles notes de petits fruits rouges.
Bouche : l’attaque est vive avec une mousse un peu virulente et une finale fraîche.
Un crémant sec et digeste, avec une structure un peu agressive à mon goût.



Première série :

Photo 002


 
Riesling G.C. Altenberg de Bergbieten Cuvée Henriette 2004 – Mochel à Traenheim

Robe : jaune clair avec des bords transparents.
Nez : la groseille blanche domine au début puis les fruits blancs murs et des notes de miel et de résine viennent compléter cette palette qui évolue progressivement vers une belle complexité.
Bouche : l’attaque est vive, la structure possède une acidité large, mûre et pénétrante. La finale légèrement fumée est de longueur moyenne.
Un riesling droit, charpenté, puissant et d’une pureté admirable, une belle réussite dans un millésime compliqué… ça commence fort !


Riesling G.C. Zotzenberg 1995 – Boeckel à Mittelbergheim

Robe : jaune paille avec des reflets dorés et des bords clairs.
Nez : le nez s’ouvre sur des notes végétales délicates, l’aération fait évoluer le registre vers des arômes de miel et de petites fleurs blanches.
Bouche : l’attaque est souple, le vin se pose doucement en bouche avec une acidité qui prend possession du palais et de fins arômes de chlorophylle qui se prolongent longuement en finale.
Un riesling à maturité qui prend son temps pour s’installer en bouche mais qui offre un profil aromatique d’une complexité réjouissante.


Riesling Clos des Capucins V.T. 1990 – Faller à Kaysersberg

Robe : jaune assez prononcé avec des éclats dorés.
Nez : le nez est d’une grande distinction avec des arômes complexes de citron confit et de fleurs.
Bouche : la maturité est bien perceptible à l’attaque, le milieu de bouche semble un peu mou mais la finale est magnifique, salinité puissante et longueur superlative.
Dans l’absolu, je suis un peu moins réceptif à l’esthétique des rieslings très mûrs, mais le défi que ce vin vient de lancer au temps qui passe force le respect : presque 20 ans et un équilibre de jeune premier, c’est stupéfiant !


Riesling G.C. Rosacker 1990 – Sipp-Mack à Hunawihr

Robe : jaune paille, assez profond.
Nez : le profil est pur et d’une grande élégance avec des notes florales particulièrement séduisantes.
Bouche : l’équilibre est sec, l’acidité large et profonde soutient la structure, les arômes floraux s’épanouissent avec des notes de lavande qui persistent longuement en finale.
Un vin qui se tient remarquablement, tout en finesse et en élégance classieuse, même si on peut supposer que l’apogée est dépassé aujourd’hui.



Deuxième série :

Photo 003



Riesling Clos Windsbuhl 1994 – Zind Humbrecht à Turckheim


Robe : jaune profond avec des reflets dorés
Nez : la palette est mûre et avenante avec des notes de fruits jaunes et de raisins secs.
Bouche : une structure impeccable avec une belle acidité, du gras, de l’ampleur, de la densité et une longue finale citronnée et iodée.
Un vin qui a divisé l’assemblée… surtout du fait d’un profil olfactif qui manquait un peu de pureté par moments, mais en ce qui me concerne j’ai trouvé que la structure et l’équilibre en bouche de ce riesling étaient proches de la perfection ce soir.


Riesling Fréderic Emile 1985 – Trimbach à Ribeauvill
é

Robe : jaune clair avec des éclats argentés.
Nez : un registre fin et aérien sur les fleurs, les agrumes et avec quelques notes fumées.
Bouche : la structure est puissante, l’acidité est ample et profonde, la minéralité est presque tactile et la longueur finale est exceptionnelle.
D’une jeunesse insolente et d’un équilibre taillé au cordeau...même si l’austérité classique de ce vin peut ennuyer, sa tenue après un quart de siècle laisse pantois.


Riesling G.C. Hengst - Cuvée Samain 2000 – Josmeyer à Wintzenheim

Robe : jaune clair, brillante.
Nez : l’olfaction est discrète et raffinée avec du citron mûr et du zeste d’agrumes.
Bouche : l’équilibre est opulent mais sans aucune lourdeur, le développement aromatique se complexifie progressivement et la finale très longue offre de magnifiques notes salines.
Une cuvée ciselée et précise avec une harmonie absolue et une présence en bouche d’une longueur exceptionnelle… presqu’une œuvre d’art !


Pinot gris G.C. Rangen – Clos St Théobald 1996 – Schoffit à Colmar

Robe : jaune profond et dense.
Nez : la richesse et la surmaturité s’imposent d’emblée avec la suavité des notes de raisin sec et de confiture de coing.
Bouche : la matière concentrée et mûre trouve son équilibre grâce à une trame acide longue et tendue. La persistance aromatique est très longue.
Un grand vin qui est en train de trouver son harmonie mais qui semble encore avoir pas mal de ressources pour faire face au temps qui passe.


Riesling Vin de Glace 1996 – Sipp-Mack à Hunawihr

vin de glace

 
Robe : topaze avec des reflets vieil or.
Nez : la palette est complexe mais très mûre avec des notes de raisins de Corinthe, de fruits secs et d’épices.
Bouche : l’attaque est d’une vivacité surprenante, la puissante acidité construit un équilibre tonique malgré la richesse de la matière, la longueur est exponentielle avec un retour aromatique sur le pain grillé et les fruits secs.
Un vin rare et impressionnant… tant de force et de jeunesse après près de 15 ans, çà laisse songeur !



Dernière série :


Série 3

 

Riesling V.T. 1987 – Hugel à Riquewihr

Robe : jaune clair, très jeune…en apparence.
Nez : l’olfaction est assez intense avec un registre classique et typé, terpènes et zeste d’agrumes.
Bouche : l’attaque est relativement douce, puis l’acidité se révèle progressivement en donnant de l’ampleur à la structure. Les nuances révélant la surmaturité apparaissent assez tardivement et se prolongent en accompagnant les notes réglissées de la finale.
Un vin issu d’une vendange tardive sur le Schoenenbourg, qui déroute un peu lorsqu’on l’approche de façon analytique mais qui, au bout du compte, possède une harmonie absolue.


Riesling Burg 1990 – Deiss à Bergheim


Robe : jaune prononcé mais très brillante.
Nez : le nez est suave, délicat, engageant…mais avec une telle complexité, que l’identification des arômes devient extrêmement difficile.
Bouche : la matière est superlative, puissance, équilibre parfait, gras et minéralité en parfaite synergie. La finale est du même acabit : longueur, fraîcheur et quelques beaux amers pour conclure… nous évoluons dans les plus hautes sphères viniques !
Un riesling de 20 ans à la jeunesse insolente et avec un niveau de qualité rarissime. Un vin énorme !


Altenberg 1995 – Deiss à Bergheim

Robe : jaune profond avec des éclats dorés
Nez : malgré une relative discrétion le nez est complexe, élégant et d’une grande finesse avec une attaque un peu végétale (houblon) et un développement aromatique sur le miel et les fruits mûrs.
Bouche : une structure ample, opulente, sphérique avec une matière concentrée qu’une acidité longue et pénétrante équilibre parfaitement. Des notes de cuir et de fruits blancs murs persistent longuement en finale.
Un vin d’anthologie avec un équilibre et une présence en bouche remarquables… seul bémol, le prix très élevé de cette petite merveille peut constituer un réel obstacle pour le commun des mortels… Dommage !


Gewurztraminer S.G.N. 1981 – Hugel à Riquewihr

Robe : jaune paille avec une belle brillance.
Nez : la palette pure et classique s’ouvre sur de délicieuses notes de rose avec un botrytis très présent, l’ensemble évolue vers les fruits jaunes très mûrs.
Bouche : l’attaque surprend par sa vivacité, la matière est ample et très riche avec une finale élégante agrémentée par quelques beaux amers.
Récolté sur le Grand Cru Sporen ce vin possède une élégance d’aristocrate qui a eu quelques difficultés à succéder à la fougue un peu sauvage du vin précédent, mais, au bout du compte, on tombe sous le charme de ce trentenaire en pleine forme, qui a encore des ressources pour évoluer.


Gewurztraminer Clos Zisser 1964 – Klipfel à Barr

Robe : topaze mais assez brillante.
Nez : le registre aromatique est très évolué, des notes herbacées et mentholées se révèlent timidement à l’ouverture. L’ensemble s’enrichit avec des nuances de tabac blond et d’iode.
Bouche : la structure repose sur un équilibre fragile, parfois fuyant malgré une acidité encore perceptible.
Les jeunes prétendront que ce vin est mort…les vieux (comme moi) resteront sous le charme un peu désuet de ce vieillard qui essaie encore de nous raconter son histoire. Comme toujours, face à un flacon d’âge vénérable, mes émotions prennent le pas sur la rigueur d’une analyse organoleptique… mais j’assume !


Que dire de plus après une telle soirée ?

Encore mille mercis aux organisateurs qui nous ont offert une série de vins véritablement hors du commun.

Les grands domaines alsaciens ont tous contribué à la réussite de notre dégustation en fournissant gratuitement ces bouteilles, le plus souvent prélevées sur leur réserve personnelle. Merci pour cette profonde marque de respect à l’encontre des amateurs oenophiles.

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, je suis plus que jamais convaincu que les grands Alsace méritent amplement leur place dans le gotha des meilleurs vins blancs de la planète. L’idée commence à prendre mais quand je parle de ça en dehors des cercles oenophiles (même en Alsace), je constate hélas qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir…

Pour les coups de cœur personnels je citerai :
- le riesling Burg 1990 de Deiss proche de l’idée que je me fais de la perfection
- le riesling Hengst 2000 de Josmeyer, dont la classe me séduit une fois de plus, alors que j’ai parfois du mal à apprécier les vins plus jeunes de ce domaine.
- tous les autres…ou presque !

Série complète



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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 16:28

Après un séjour estival dans le Vaucluse, Stéphane a eu envie d’organiser une première rencontre de notre club avec cette région mythique, à travers une série de 12 Châteauneuf du Pape du millésime 2005.

Les bouteilles sélectionnées pour cette soirée provenaient toutes de la Maison des vins de Châteauneuf du Pape.

Tous les vins avaient été passés en carafe avant la dégustation.
La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont à l’aveugle, seul le millésime était connu.

Soirée du 20 novembre à Reichstett
Verre Spiegelau.


1. CNP 2005 – Domaine Albin Jacumin
Le nez est net et moyennement intense avec un fruité discret un peu dominé par des notes alcooleuses. La bouche est large, les tanins serrés et mûrs sont d’un abord aimable mais la finale légèrement épicée est assez courte et un peu chaude.
Un vin somme toute bien travaillé mais visiblement trop jeune… fermé au niveau aromatique et légèrement déséquilibré par une puissance alcoolique trop dominante.
BIEN

2. CNP 2005 – Domlaine Lucien Barrot et fils
Le nez est discret, pur et marqué par des notes d’herbes aromatiques et de poivre. L’attaque en bouche est vive, la structure tannique est compacte mais assez soyeuse, l’équilibre est agréablement frais mais la finale est un peu sèche.
80% de grenache et 10% de syrah pour cette cuvée bien équilibrée quoique un peu austère à l’heure actuelle.
BIEN+

3. Château des Fines Roches 2005
Le nez est expressif et complexe avec des notes de guimauve, de grenadine et de cerise à l’eau de vie. La bouche est longiligne et assez fraîche avec un bel équilibre mais la finale un peu sèche est à nouveau un peu dominée par l’alcool.
Ce vin svelte et élégant avec un profil aromatique est très intéressant est encore en devenir mais le potentiel est réel.
BIEN+

4. Cuvée du Chêne Vert 2005
Le nez est fin et complexe avec un fruité bien net et de belles notes d’épices douces. La bouche est ample, sphérique et richement aromatique. La finale est longue mais encore dominée par l’alcool.
Le toucher de bouche est vraiment flatteur, la matière est friande mais l’ensemble demande encore de la patience pour trouver l’harmonie
TRES BIEN-

5. Bosquet des Papes Cuvée Tradition 2005
Le nez plein de franchise offre un fruité mûr et séduisant. La bouche est ample et soyeuse avec un grain plein de gourmandise, la finale est longue mais reste très fraîche.
Un joli vin avec une très belle structure en bouche…en plus, à 18 euros environ, cette bouteille a un excellent rapport Q/P.
TRES BIEN

6. Château de Vaudieu 2005
Le nez est torréfié (café moulu) avec un fruit masqué par un alcool un peu dominateur. La bouche est d’une rondeur avenante, mais la structure est puissante. La finale est moyennement longue et légèrement amère.
L’élevage est très présent et la bouche cherche son harmonie… un vin dégusté beaucoup trop jeune.
BIEN-

7. Bosquet des Papes Chante le Merle 2005

Le nez est savoureux et assez profond, on y perçoit des fruits très mûrs, des épices et des herbes aromatiques (romarin). La bouche est large mais la fermeté des tanins donne à l’ensemble une austérité assez redoutable qui se prolonge jusqu’en finale.
Un vin intéressant par la richesse de son registre aromatique mais la virulence de sa structure tannique est un peu déroutante…
BIEN+

8. Château de Vaudieu Cuvée Val de Dieu 2005
La palette aromatique est dominée par des notes de torréfaction (café, croûte de pain), le fruité mûr apparaît progressivement. La bouche est ample, opulente et charnue avec une finale longue, boisée et légèrement fumée.
Une matière riche et voluptueuse travaillée avec une grande maîtrise, déjà flatteur dans sa prime jeunesse.
TRES BIEN

9. Château La Nerthe 2005

Le nez est séduisant et riche avec une belle pureté et une palette sur des notes de fruits noirs, d’agrumes et de fleurs (violette). La bouche est magnifique, il y a de la rondeur, des tanins soyeux, beaucoup d’ampleur et de profondeur et un finale longue et fraîche.
Jeune, plein d’avenir mais déjà terriblement séduisant, un très beau vin !
TRES BIEN+

10. Les Cailloux 2005
Le nez s’ouvre sur d’éphémères notes de réduction avant de laisser la place à un fruité élégant et riche (prune, agrumes, épices…). La bouche est opulente avec une structure ronde alliant gras et tanins mûrs, de fines fragrances chocolatées marquent une finale longue et pleine de fraîcheur.
André Brunel soigne visiblement son Châteauneuf de base comme sa mythique « Cuvée centenaire ». Ce vin est superbement vinifié, d’un abord avenant dès sa prime jeunesse il a sans conteste les épaules pour défier le temps … et à moins de 20 euros, il constitue vraiment une belle opportunité.
TRES BIEN+

11. Cuvée de mon Aïeul 2005
Le nez est assez discret avec des fruits noirs et des notes un peu alcooleuses. La bouche est très ample, large et très puissante avec des tanins serrés mais un peu rêches et une finale poivrée et mais trop chaude.
Ce Châteauneuf de Pierre Usséglio est vraiment too much pour l’heure… mais je reste dubitatif quant aux perspectives d’évolution (combien de temps va-t-il falloir pour qu’une telle matière s’harmonise ?), mais aussi face au prix très élevé affiché par cette cuvée (environ 50 euros !!!)
BIEN+

12. Clos du Mont Olivet Cuvée du Papet 2005
Le nez est franc et très pur avec une palette riche où on reconnaît la fraise mûre, les agrumes et les épices douces (baies roses, girofle). La matière en bouche est puissante, les tanins restent assez fermes et la finale est bien longue mais présente une certaine astringence.
Une autre cuvée assez luxueuse (36 euros) avec un décalage entre un registre aromatique séduisant et une structure un peu rustique… mais je suis nettement plus convaincu…
TRES BIEN


Conclusions

·    Malgré mon très long parcours de picoleur, c’est la première fois que je me retrouve face à 12 Châteauneuf du Pape pour une soirée… merci à Stéphane pour cette initiative et surtout pour son organisation impeccable.
·    Ces vins se sont laissé boire sans difficulté même si leur concentration et leur puissance pouvaient fatiguer à la longue… signe qui ne trompe pas : il n’y pas eu de second tour de dégustation lors de la soirée !
·    Il semble évident que la plupart de ces vins ont été dégustés beaucoup trop jeunes… mais j’ai quand même quelques gros doutes sur certaines cuvée où la présence alcoolique est vraiment trop dominatrice.
·    Un grand coup de cœur pour le Château La Nerthe, le vin le plus complet de la série d’après moi et pour l’excellent rapport Q/P de la Cuvée Tradition du Bosquet des Papes…les 2 priorités d’achat en ce qui me concerne.

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 15:05




Pour cette deuxième soirée de la nouvelle saison de notre club AOC, Florian (enema) nous a emmenés à la découverte des vins de la Mosel.
Ce jeune vigneron de Dambach nous a accueillis sous son toit pour nous proposer un tour d’horizon des crus de cet autre vignoble où le riesling est roi…
Qui a dit que les alsacos étaient chauvins ???

Florian avait profité d’un séjour de formation de deux mois au domaine Zellbach-Oster à Zeltingen pour essayer de comprendre les terroirs et les pratiques viticoles locaux, sans oublier de collecter les 13 bouteilles avec lesquelles il se propose, ce soir, de nous initier à l’esthétique particulière de ces vins.

Les meilleures parcelles de ce vignoble qui borde les méandres de la Mosel se situent sur des coteaux aux pentes souvent vertigineuses, exposés plein sud. Le sous-sol est composé principalement de schistes avec, sur certains terroirs, des sables d’origine volcanique.


Pour situer le vignoble de la Mosel…



 

Un aperçu d’une partie du vignoble avec les lieux dont proviennent les crus dégustés : Erden, Ürzig et Zeltingen



La dégustation, les commentaires et l’évaluation ne se sont pas faits à l’aveugle : chaque bouteille a été présentée et expliquée par Florian.

Soirée du 22 octobre 2009 à Dambach
Verre INAO.


1. Schwartz Riesling 2008 – F. Kraemer à Erden
La robe est curieusement évoluée, le nez est bizarre avec des notes de réduction puis de fumée suivi d’un léger fruité. La bouche est légère avec des arômes une peu confus et une finale plate.
Ce vin, issu du cépage pinot meunier sera le seul rouge de la soirée…histoire de se faire une idée. Pour moi ça manque vraiment de charme !
BOF

2. Weissburgunder 2007 – Selbach-Oster à Zeltingen
Le nez est charmeur sur l’ananas frais, la « Barbapapa », la noix de coco mais la bouche est déstructurée et manque de consistance avec une attaque molle et une finale un peu lourde.
Issu de pinot blanc ce vin est un peu frustrant tant le passage du nez à la bouche est décevant…dommage !
BIEN-

3. Riesling Classic 2008 – G. Heinrich à Zeltingen

Le nez est fermentaire avec des notes de banane sur un fond légèrement citronné, l’attaque en bouche est très vive, le milieu révèle des SR et le finale est fraîche mais marquée par du SO2.
Un premier aperçu sur ce cépage avec ce vin à la structure bien confuse, qui a bien du mal à convaincre l’assemblée.
BIEN-

4. Riesling Kabinett 2007 - Selbach-Oster à Zeltingen

Le nez est plus net mais les arômes sont relativement discrets, l’aération révèlera des notes citronnées et exotiques. La bouche est fringante, légère et acidulée avec des SR toujours très présents et une finale encore marquée par du SO2.
9,5° et 34,5 g de SR… on se rapproche du style mosellan, tout en s’éloignant des canons alsaciens, avec ce vin assez agréable mais manquant d’harmonie.
BIEN

5. Riesling Zeltlinger Schlossberg 2007 - Selbach-Oster à Zeltingen
Le nez est discret, citronné et légèrement fumé. L’attaque en bouche est acérée avec une acidité verte et très violente qui domine l’ensemble.
Issu d’un terroir de schistes et de cailloux, ce riesling possède une acidité hors normes…et vaut 14 euros au départ du domaine…OUCHHH !
BOF

6. Riesling Ürziger Würtzgarten 2002 – H. Schweistahl à Ürtzig
Le nez est franc et direct sur des fruits exotiques frais (mangue, litchi) et quelques herbes aromatiques. La bouche est tendue, l’acidité est plus fine mais encore trop présente, la finales est assez agréable sur des notes de tisane (verveine, mélisse).
Une matière moins sauvage, une palette plus complexe mais il reste un déséquilibre acide en bouche…les effets bénéfiques du vieillissement se font sentir mais visiblement 8 ans ne suffisent pas !
BIEN+

7. Riesling Ürziger Würzgarten 2008 – Mönchhof à Ürzig
Le nez présente une palette complexe avec un fruité net (citron, fruits à chair blanche…) et des notes de menthe et d’anis. La bouche est plus précise avec un léger perlant et une finale assez longue marquée par des nuances minérales et un retour sur les herbes aromatiques (verveine, menthe verte).
Comme quoi on peut trouver des vins jeunes bien équilibrés… !
BIEN+

8. Riesling Zeltlinger Himmelreich 2008 – G. Heinrich à Zeltingen

L’attaque est marquée par de fortes notes de réduction, puis le nez s’ouvre peu à peu avec de délicates notes de fruits à chair blanche. La bouche est assez agréable mais la structure manque d’homogénéité.
Un terroir de schistes et de sables volcaniques et une vinification avec des levures indigènes (procédé rarissime dans cette région)… un OVNI que son prix (moins de 5 euros) rend finalement sympathique !
BIEN

9. Riesling Zeltlinger Himmelreich 2007 – Selbach-Oster à Zeltingen
Le nez est classique avec une belle pureté et une palette classique sur des notes citronnées et pierreuses. La bouche semble à nouveau déséquilibrée avec cette acidité tranchante qui domine tout et rend la finale particulièrement agressive.
Un nez assez engageant mais une bouche redoutable… je ne peux pas imaginer qu’une telle matière puisse trouver une cohérence avec le temps !
BIEN-

10. Riesling Erdener Treppchen Spätlese 2007 – F. Kraemer à Erden
Un nez flatteur marqué par la surmaturité (notes de caramel) s’ouvre sur une belle palette exotique. La bouche est grasse, un peu lactée avec une rondeur avenante et un fruité exotique très mûr. La finale est marquée par du SO2.
La surmaturité donne une personnalité plus aimable à ce vin qui doit quand même encore trouver son équilibre.
BIEN

11. Riesling Erdener Treppchen Auslese 2007 – Christophel à Erden
La surmaturité est très présente au nez, les fruits exotiques frais sont au rendez-vous et la bouche possède une certaine harmonie entre des SR présents (environ 100g) une acidité un peu moins stricte et un perlant très présent.
Un vin issu de parcelles situées sur des falaises aux pentes vertigineuses (« Treppchen » se traduit par « petit escalier »). Le style est particulier mais l’ensemble possède une réelle cohérence.
BIEN+

12. Riesling Sonnenuhr Spätlese 2008 – Ackermann à Zeltingen
Le nez manque de franchise entre des notes de caramel et des évocations citronnées. La bouche est constituée d’éléments assez équilibrés mais l’harmonie fait encore défaut.
Un bien joli nom pour cet autre terroir mosellan, baptisé « cadran solaire », mais un vin qui doit encore attendre pour se révéler.
BIEN-

13. Riesling Sonnenuhr Auslese 2001 – Ackermann à Zeltingen
Le nez est pur et doté d’une belle complexité avec un fruité exotique, des notes terpéniques et des arômes d’herbes comme la sauge et la menthe. La bouche est équilibrée et ample avec une acidité et des SR en harmonie. La finale est longue et marquée par d’agréables notes de tisane.
Les années ont apporté du fondu à cette belle matière mais le vin semble quand même déjà bien évolué pour son âge…sa palette trahit l’âge mûr. Il faut quant même relever l’excellent rapport Q/P de cette bouteille : 5,70 euros pour les 50 cl., c’est cadeau.
TRES BIEN

 



La soirée continue avec une dégustation hors-sujet proposée par Florian sur quelques bouteilles de son domaine… comment résister !

Pour rester sur le cépage roi de cette soirée nous optons pour une petite série de rieslings Frankstein.

1. Riesling Frankstein 2006 : un nez fin marqué par des notes florales et légèrement résineuses, la bouche est équilibrée et élégante, la finale est longue et profondément minérale. Charmeur.

2. Riesling Frankstein 2007 : le nez est discret sur un registre floral et la bouche est ample et concentrée avec une salinité puissante et une grande longueur.
Puissant.

3. Riesling Frankstein 2008 : le nez est encore confus mais la matière en bouche est extrêmement prometteuse : on y retrouve la puissance, l’équilibre et la salinité du 2007. Prometteur.

4. Riesling Frankstein 2009
 : un vin au milieu de sa fermentation alcoolique qui possède une belle matière mûre et dense avec une acidité longue et tendue qui va construire un bel équilibre.
Confiant…

Conclusions

·    Ce fut une soirée intéressante pour notre culture personnelle car elle nous a permis de nous faire une idée un peu plus précise sur ce vignoble finalement si proche de notre région. Encore merci à Florian pour ses recherches.
Au niveau gustatif, il faut bien reconnaître que nous sommes un peu restés sur notre faim…
·    Ces vins de la Mosel possèdent des acidités terrifiantes, des sucres résiduels pas toujours intégrés…si on ajoute à ça du CO2 un peu partout et du SO2 souvent au dessus du seuil de perception, sans parler des prix qui dépassent parfois ceux des G.C. alsaciens… pour moi ça fait beaucoup !
Ceci dit ces vins ont été surement servis trop jeunes…mais quand même…je ne suis pas sûr d’avoir envie d’y revenir prochainement.
·    Un petit coup de cœur néanmoins pour le dernier vin, le Sonnenuhr Auslese 2001, qui ressemble à une belle VT alsacienne et qui présente un excellent rapport Q/P.
·    Une mention spéciale pour les bouteilles de la dégustation hors-sujet : les rieslings Frankstein de Florian sont à recommander de toute urgence.
·    Un dernier petit conseil pour les lecteurs non familiarisés avec la langue de Goethe : la prononciation à voix hautes de vocables possédant 1 voyelle pour 10 consonnes peut s’avérer dangereuse pour un appendice lingual non entraîné…Prudence !


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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 08:52




Cette soirée de reprise du club AOC nous a mené à la rencontre de prestigieuses bouteilles de Bordeaux sur deux beaux millésimes des années 80.

Après une première incursion dans cette grande région viticole, qui nous avait un peu laissés sur notre faim, nous nous sentions obligés d’y revenir avec une sélection de vins plus ambitieuse.

Comme à l’accoutumée c’est Stéphane qui s’est chargé du casting pour trouver les flacons qui allaient illustrer le thème de cette soirée : convaincre des palais alsaciens réputés pour leur exigence et leur chauvinisme, qu’il y a du vin au delà de la ligne bleue des Vosges…

Les vins étaient servis aux alentours de 15° après un passage en carafe de 15 à 20 minutes. La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont faits à l’aveugle, mais les millésimes étaient connus : 1982 ouvrirait la séance suivi de 1986.


Soirée du 18 septembre 2009 à Illkirch
Verre Schott Zwiesel N°2


Un petit tour de chauffe régional pour affuter les papilles avec :


1. Sylvaner Expression 2007 – Domaine de l’Agapé à Riquewihr
Le nez est complexe avec un léger fumé et des nuances d’épices, la bouche est un peu simple, l’acidité est assez virulente mais la finale possède une belle minéralité.
Un nez engageant mais la bouche est un peu rude… un vin a attendre encore un peu pour lui laisser le temps de s’harmoniser.
BIEN

2. Alsace 2008 – M. Deiss à Bergheim

Un nez surprenant, voire un peu douteux… des fruits blancs mais aussi une petite déviance liégeuse, la bouche n’est pas encore en place mais les éléments qui la composent sont dotés d’une réelle puissance.
Un vin à revoir, trop jeune à coup sûr avec peut-être un souci au niveau du bouchage….il mérite une seconde chance.
BOF


Série des vins de 1982 :


3. Château de Marbuzet 1982 – Saint Estèphe
Un nez ouvert avec un fruité assez riche, des notes d’humus et de fumé léger, la bouche est assez décevante, un peu déséquilibrée, un peu étriquée et marquée par une finale très sèche.
Un nez flatteur et engageant mais une bouche qui manque de volume… ce vin n’était pas fait pour durer plus d’un quart de siècle.
BIEN-

4. Château la Croix de Gay 1982 - Pomerol
Un nez de fruits rouges confiturés et d’épices douces, une bouche d’une ampleur moyenne avec des tanins soyeux et une palette aromatique complexe.
La matière n’est pas terriblement concentrée mais ce vin joue la carte de la finesse et de l’élégance.
TRES BIEN-

5. Château de Sales 1982 - Pomerol
Le nez est torréfié (café moulu), épicé avec quelques notes d’encens, la possède du gras et une acidité assez large, les tanins sont soyeux et fins et la finale est longue.
Un bel équilibre et une jeunesse insolente…un très beau vin.
TRES BIEN

6. Château la Louvière 1982 – Pessac-Léognan (simplement Graves à l’époque…)
Un nez riche et puissant sur les fruits noir et le cèdre, une bouche dense et charnue avec des tanins ronds et une finale longue, un peu marquée par l’alcool.
Dommage pour cette impression finale un peu chaude…le bougre en aurait-il encore sous la pédale ?
TRES BIEN

7. Château Malartic-Lagravière 1982 - Pessac-Léognan (simplement Graves à l’époque…)
Un nez de fruits noirs confits avec quelques notes alcooleuses, la bouche est fraîche et équilibrée avec une finale assez courte et légèrement amère.
Le nez tient encore un peu debout mais la bouche trahit l’évolution…l’apogée semble bien dépassé.
BIEN


La "dream team" de 1982 au complet

 

Série des vins de 1986 :


8. Château Lascombes 1986 - Margaux
Un nez séduisant marqué par les fruits rouges et les épices, la bouche est un peu dissociée mais les éléments qui la structurent (alcool, acidité, tanins) sont d’une grande puissance.
A priori je dirai jeune… mais y a-t-il vraiment un espoir pour que ce vin trouve son équilibre ?
BIEN

9. Clos René 1986 - Pomerol
Un nez fermé avec une palette un peu douteuse évoquant le sous-bois avec une petite déviance liégeuse, la bouche est rustique avec des tanins puissants et des sensations acides et alcooleuses peu agréables.
Un vin austère qui manque d’harmonie avec des perspectives d’évolution assez pessimistes à mon sens.
BOF

10. Château Les Ormes de Pez 1986 – Saint Estèphe
Les nez est frais et agréable sur la myrtille et les épices douces, la bouche joue sur un registre viril mais l’équilibre est là. La finale est longue mais un peu sèche.
Un Saint Estèphe masculin classique qui tient son rang sans faire son âge.
BIEN+

11. Château La Gaffelière 1986 – Saint Emilion
Un nez pur et délicat sur les fruits rouges très mûrs, la bouche offre une belle matière dense, ronde et soyeuse avec un équilibre tonique et une finale longue et poivrée.
Un beau vin, complet, riche et bien structuré…s’il fallait en choisir un de la série, ce serait celui là !
TRES BIEN+

12. Château Montrose 1986 – Saint Estèphe
Un nez complexe de fruits rouges, de calyptol avec quelques notes empyreumatiques (grillé, caoutchouc), la bouche est très dense, les tanins sont serrés, la structure est très bien équilibrée mais le vin reste dur et austère.
Un grand vin sans aucun doute. Il paraît encore telle ment jeune qu’on est amené à se demander s’il a déjà un peu évolué depuis sa naissance…
TRES BIEN

 

La "dream team" de 1986 au grand complet


Conclusions :

·    C’est avec une certaine émotion que j’ai redécouvert ces 2 millésimes dont j’avais garni ma cave au début de ma longue carrière de picoleur.
Bien évidemment, la soif et le manque de place aidant, ces flacons avaient disparu de mes étagères depuis bien longtemps... un grand merci à Stéphane pour ce voyage dans le temps !
·    S’il fallait choisir un millésime, je dirais 1982 sans hésiter. Non pas parce que, comme l’a dit l’un des jeunes insolents de la bande AOC « c’est normal que les vieux préfèrent les crus les plus âgés », mais bien parce que j’y ai trouvé des vins harmonieux, sereins, pleins de charme et de classe.
1986 a fait des vins denses et un peu rustiques qui doivent encore se patiner pour gagner en harmonie… mais y arriveront-ils un jour ?
·    Coup de cœur néanmoins pour La Gaffelière 1986 vraiment au top et mention spéciale au Château de Sales 1982 pour son élégance et sa sensualité.

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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 16:47

Dernière soirée du club AOC avant les vacances d’été avec un thème tout à fait d’actualité (à plus d’un titre d’ailleurs…) : les vins rosés.

Vin d’été, vin de soif, vin de barbecue, vin de copains… : le rosé a toujours été affublé de qualificatifs plus ou moins pertinents mais toujours vendeurs et malheureusement souvent trompeurs.

Qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Le rosé peut-il être un grand vin ou est-il condamné à occuper ce méchant rôle secondaire de sous-vin voire même de non-vin ?

Le rosé français mérite-t-il qu’on se batte pour sa tradition ? (Entre temps nous avons appris que le mélange blanc-rouge ne passera pas en Europe pour le moment…).

Stéphane nous a préparé un petit tour d’horizon dans les diverses régions viticoles françaises, à la recherche de la perle rare qui accompagnera nos futurs casse-croûtes ensoleillés.

Les vins étaient servis aux alentours de 10° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont faits à l’aveugle

Soirée du 5 juin 2009 à Illkirch
Verres INAO et Taster.


1. Coteaux d’Aix 2008 - Domaine de la Réaltière

Robe très claire avec des reflets orangés
Nez flatteur avec quelques nuances amyliques fugaces puis de beaux arômes de groseille.
Bouche acidulée avec une finale courte et un peu amère.
Un rosé basique, assez agréable mais sans grande personnalité. A près de 8 euros la bouteille on peut exiger davantage…
BIEN -

2. Marsannay rosé 2007 – Domaine Bart

Robe saumon assez dense
Nez marqué par la réduction puis désespérément muet…
Bouche un peu plus concentrée, vineuse mais complètement neutre au niveau aromatique.
Un rosé que je n’ai pas compris, il ne répond pas du tout à mes attentes face à ce type de vins.

BOF

3.Alsace rosé 2008 – Premières vendanges de Marguerite – E. Loew

Robe rose assez dense avec des reflets un peu ambrés.
Nez discret de fruits rouges avec un léger fumé.
Bouche vineuse, assez dense avec une finale qui présente de petites touches épicées mais l’acidité est assez redoutable.
Une curiosité et une rareté : ce vin provient de sylvaner rose, mais le résultat final est un peu déséquilibré et manque de gras…une bouteille piège pour session de dégustation, mais pas un rosé d’été.
BIEN

4. Costières de Nîmes 2008 – Château Mourgues du Grès

Robe lumineuse avec un rose très accrocheur.
Nez sur les petits fruits rouges, les épices et l’alcool.
Bouche un peu déséquilibrée par un alcool trop présent malgré de belles notes de fruits et de menthol. La finale est assez longue avec quelques tanins.
Une matière assez imposante, un potentiel évident, mais un manque de fraîcheur rédhibitoire…dommage !
Ceci dit à 6 euros le rapport Q/P est correct.

BIEN

5. Coteaux du Languedoc 2007 – Mas Jullien
Robe rose assez dense.
Nez discret évoquant la feuille t le bourgeon de cassis.
Bouche manquant de cohérence avec une attaque vineuse, un milieu de bouche un peu mou et une finale légèrement trop alcooleuse.
Une structure chaotique et une neutralité aromatique surprenante…toujours pas de vin plaisir !
BIEN -

6. Coteaux du Languedoc 2008 – Domaine de la Limbardie

Robe d’un rose profond.
Nez fin, subtil et somme toute bien agréable.
Bouche présentant une douceur avenante à la limite de la mollesse…avec une finale un peu amère.
Basique, facile à boire, le tout à un prix très sage (moins de 5 euros)…ça peut faire vin d’été, mais sans grande conviction cependant.
BIEN +

7. Patrimonio 2007 – Domaine Leccia
Robe proche de l’orange clair avec des reflets roses.
Nez discret mais d’une belle pureté avec des notes florales et végétales.
Bouche ample et bien équilibrée avec une finale assez longue et délicatement acidulée.
Un beau vin, sans conteste mais le prix me semble vraiment dissuasif : à 16,50 euros on entre dans une catégorie où il ne fait vraiment plus le poids.
TRES BIEN -

8. Les Baux de Provence 2007 – Château Romanin

Robe rose orangée.
Nez présentant de belles notes de fruits rouges (fraises), malheureusement trop futiles.
Bouche agréable et dotée d’une belle rondeur mais pauvre en arômes et à la finale vraiment trop courte.
Un rosé gouleyant, agréable à boire mais peu intéressant à déguster…
BIEN -

9. Côtes de Provence 2008 – Cuvée Clarendon – Domaine Gavoty

Robe rose pâle.
Nez agréable avec des notes florales et légèrement amyliques.
Bouche bien équilibrée, ronde et charnue mais aromatiquement très pauvre.
Une belle structure sans conteste mais l’ensemble est un peu triste.
BIEN +

10. Tavel 2006 – La Dame Rousse – Domaine de la Mordorée
Robe d’un rose très profond.
Nez très discret, à la limite du mutisme.
Bouche assez concentrée avec une fine trame tannique et un bel équilibre frais, mais la finale est un peu courte.
Un rosé corpulent mais trop peu aromatique… et un peu cher quand même (près de 13 euros)
BIEN

11. Palette 2005 – Château Simone
Robe lumineuse d’un rose éclatant.
Nez riche et complexe avec des notes d’écorce d’agrumes, de pierre à fusil et même une touche un peu iodée.
Bouche équilibrée avec une belle ampleur et une grande vinosité, la trame tannique est fine et la finale est fraîche, aromatique et de belle longueur.
Un vrai vin enfin, complet, riche et bien structuré…mais avec un prix avoisinant les 30 euros, ça calme quand même un peu mon enthousiasme ! Il se retrouve là dans une gamme de prix où il ne constituera plus du tout une priorité d’achat pour moi.
TRES BIEN

12. Bandol 2008 – Domaine du Gros Noré
Robe rose clair, bien brillante
Nez discret de pêche blanche.
Bouche assez peu avenante, un peu anguleuse, avec une acidité forte et une finale courte et légèrement amère.
Un peu insipide et déséquilibré en bouche…trop jeune peut-être…en tous cas pas pour moi !
BOF

Conclusions :

·    Voilà une dégustation qui me laisse perplexe : en définitive, je crois que je ne comprends pas les vins rosés.
S’ils sont classiques, légers, sur le fruit…ils sont souvent d’une banalité affligeante
S’ils sont vinifiés de façon plus ambitieuse, ils rentrent dans un registre où on aura tendance à les comparer avec des vins rouges et, à ce petit jeu ils perdent presque systématiquement.

·    J’ai été désagréablement surpris par les prix très élevés de la plupart des bouteilles présentées : 8 à 10 euros pour une bibine sans personnalité c’est beaucoup… pour les autres (entre 15 et 30 euros) on se trouve dans des rapports Q/P à la limite de la décence…

Quelques coups de cœur personnels :….. ???

Sinon un petit vin de pays que Jérôme, le caviste de la Maison des Vins de l’Espiguette m’avait fait découvrir l’an passé et qui a arrosé une grande partie de mes agapes estivales : un VDP rosé de la cave pilote de Gallician (30), avec du fruit plein la bouche et un bel équilibre, une gourmandise à moins de 2 euros…incroyable mais vrai
!

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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 09:19


 

Nouvelle soirée de notre club A.O.C. avec un invité de marque en la personne du cépage blanc le plus planté (plus de 80 000 hectares) et sûrement le plus connu dans le monde : sa majesté le chardonnay.

Ce cépage vigoureux et naturellement productif s’adapte à peu près partout mais exige des conditions très précises pour engendrer de grands vins. Il faut notamment veiller à réfréner la générosité naturelle de cette vigne par un travail de maîtrise des rendements. L’implantation sur des terroirs argilo-calcaires semble également être un des facteurs déterminants pour la réussite de grand vins de chardonnay.
Ce cépage supporte très bien le bois : les vinifications et les élevages de ces vins se font très souvent en barriques, même si on peut trouver de magnifiques chardonnays vinifiés et élevés en cuves (dans le chablisien ou dans le mâconnais).
C’est en Bourgogne que ce cépage a pris ses lettres de noblesse en donnant naissance à des vins qui figurent régulièrement au palmarès des plus grands vins blancs secs du monde.

J’ai donc préparé un petit tour d’horizon national pour voir comment ce cépage pouvait se décliner dans les diverses régions viticoles françaises.

Les vins étaient servis aux alentours de 10° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont faits à l’aveugle sauf pour moi

Soirée du 7 mai 2009 à Schiltigheim
Verres INAO.


1. Crémant d’Alsace Chardonnay 2000 – Domaine Lissner à Wolxheim (67)

Un nez sur des fruits blancs et du miel avec un soupçon de pomme blette, une bouche bien équilibrée avec une acidité profonde et une mousse un peu légère.
Une belle entrée en matière avec ce crémant 100% chardonnay dégorgé en 2005 et dosé à 8g. Il est marqué par son âge mais procure encore un grand plaisir à la dégustation.
TRES BIEN

2. V.P. du Jardin de la France Le Pré Fleuri 2005 – S. Batard à St Léger les Vignes (44)
Un nez mêlant des notes florales et herbacées et un boisé discret. La bouche est ronde mais avec peu d’ampleur et une finale marquée par une légère amertume.
Simple, assez agréable mais sans personnalité.
BOF

3. V.P. de l’Hérault Domaine de Moulines 2007 – Saumade et fils à Mudaison (34)
Un nez bien net de fleurs blanches et de craie humide. Une bouche fraîche et bien équilibrée avec une finale très courte.
Bien vinifié et somme toute un peu atypique pour cette région, ce vin se laisse boire sans déplaisir…et à moins de 5 euros ce n’est vraiment pas si mal !
BIEN

4. Saint Véran 2007 – Domaine Larochette-Manciat à Chaintré (71)
Un nez délicat et complexe avec des notes de citronnelle, de beurre frais et un boisé assez fort, qui s’estompera après oxygénation pour laisser place à de beaux arômes de fruits blancs (poire). La bouche est encore un peu déstructurée mais la matière est belle.
Un vin encore bien jeune qui cherche sa cohérence mais qui a bien évolué après l’ouverture (il se goûtait vraiment mieux lors du deuxième tour).
BIEN +

5. Chablis 2006 – Domaine du Colombier à Fontenay (89)
Un nez très pur avec des notes d’agrumes et de craie. La bouche est ample mais dotée d’une fraîcheur désaltérante avec une belle salinité en finale.
Un beau Chablis générique, facile d’accès mais bien marqué par son terroir.
BIEN +

6. Pouilly Vinzelles 2006 – La Soufrandière à Vinzelles (71)

Un nez complexe et très pur avec des notes de citron, de vanille, de craie évoluant progressivement vers des nuances plus exotiques (ananas frais). Une bouche ample, gourmande et juteuse avec une belle tension et une finale longue et délicatement épicée.
Les frères Bret au sommet de leur art, rien à redire !
TRES BIEN +

7. Auxerrois Barriques 2005 – Domaine Kleinknecht à Mittelbergheim (67)

Un nez marqué par les agrumes et un boisé noble mais un peu trop présent. La bouche est plus intéressante avec un bel équilibre, une acidité profonde et une palette très riche alliant des arômes de citron, de pomme et de cannelle.
L’OVNI de la dégustation, un chardonnay bio élevé 18 mois en barriques (un peu borderline au niveau de la législation sur l’AOCmais…). C’est intéressant, bien fait mais faut-il vraiment se lancer dans cette voie en Alsace ?
BIEN +

8. Pouilly Fuissé Vieilles Vignes 2005 – Domaine Larochette-Manciat à Chaintré (71)
Un nez juteux avec de belle notes de fruits jaunes (abricot), de vanille et un boisé bien fondu. La bouche puissante et pleine de vivacité se prolonge longuement en finale.
Une belle matière, un boisé bien intégré, un registre aromatique complexe,, ce Pouilly Fuissé est à point.
TRES BIEN

9. Puligny Montrachet 2005 – L. Carillon et fils à Puligny (21)
Une entrée en matière surprenante sur des notes végétales et presque terpéniques. Après quelques minutes d’oxygénation, la palette s’assagit quelque peu avec des arômes de silex et de menthe poivrée. La bouche est austère mais puissante avec une allonge remarquable.
Trop jeune pour être pleinement apprécié à sa juste valeur, mais la matière est impressionnante… Patience !
TRES BIEN -

10. Meursault Vieilles Vignes 2006 – Domaine Buisson-Charles à Meursault (21)
Un nez somptueux de beurre frais, d’amande, de miel et de poire. La bouche est tout en équilibre et en rondeur mais dotée d’une puissance imposante. LA finale est longue et profondément minérale.
Un grand chardonnay tout simplement !
TRES BIEN +

11.Puligny Montrachet 1° Cru Les Referts 2000 – L. Carillon et fils à Puligny (21)
Des notes métalliques pour une entrée un peu étonnante rapidement suivie par des arômes plus classiques de fruits jaunes, de pierre chaude et de menthe. La bouche est ample, sphérique, dotée d’une puissance majuscule et la finale est très longue et d’une grande richesse : citron, boisé fin, vanille et notes salines et iodées en farandole.
La patine des ans a commencé à faire son œuvre, c’est très beau et encore, je pense qu’on a un peu brusqué la bête ce soir !
TRES BIEN +

12. L’étoile 2003 – Domaine Rolet à Arbois (39)

Un nez fin et délicat avec de belles notes de gelée de coing et une bouche suave, opulente malgré un caractère sec affirmé. La finale est belle marquée par de discrets arômes de noix fraîche.
Un beau chardonnay jurassien, qui met du temps à dénoncer son origine. Surprenant, même s’il a un peu souffert de l’ombre portée par les deux bombes qui ont explosé avant lui.
BIEN +

Conclusions

·    Une sélection dominée par des bourgognes (8 sur 12), un parti pris que j’assume pleinement et que je ne regrette pas : le chardonnay y est à son aise et entre Chablis et Chaintré, il nous a enchanté avec des vins aux personnalités bien marquées et bien différenciées.
·    Certaines bouteilles auraient mérité un carafage pour se livrer davantage : ce n’est pas la première fois que cela m’arrive avec des chardonnays bourguignons notamment, il va quand même falloir que je prenne cette bonne habitude !
·    Quelques coups de cœur personnels :
- Le Crémant 2000 du domaine Lissner, comme une très belle alternative à un blanc de blanc champenois. Je suis impatient de goûter ses dernières mises.
- Le Pouilly Vinzelles 2006 des frères Bret, rien à faire, je craque à chaque fois !
- Le Meursault 2006 de B.C., il a séduit l’assemblée des dégustateurs et me permet une fois de plus de dire du bien de ce domaine que vous connaissez peut-être…


@+

Pierre

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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 10:19




Nouvelle soirée de notre club A.O.C. avec un retour aux sources par la diagonale S/O – N/E, pour un rendez-vous avec le cépage le plus typique de notre région : le gewurztraminer.
Ce cépage occupe 18,6% de la surface totale du vignoble alsacien et 37,8% de la surface des Grands Crus (juste derrière le riesling).

Malheureusement, la traditionnelle rhinite allergique du printemps a une nouvelle fois eu raison de ma muqueuse olfactive et c’est avec une anosmie partielle que j’ai vécu (subi) cette nouvelle séance de dégustation. L’effort de concentration pour analyser ces vins a été considérable, mais les arômes du gewurztraminer sont vraiment très puissants. J’ai donc pu identifier quelques nuances odorantes mais j’ai surtout été attentif à structure en bouche.
Ceci dit, une dégustation de vins plaisir par excellence, qui se transforme en un fastidieux exercice physique et mental, c’est rageant. P….. DE POLLENS !

Les vins étaient servis aux alentours de 10° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont faits pratiquement à l’aveugle : l’ordre des vins étant établi par Stéphane, nous avions comme information que les Grands Crus allaient succéder aux génériques et comme présupposé un probable crescendo qualitatif...

Soirée du 9 avril mars 2009 à Kientzville
Verres INAO + un Taster de la série des Impitoyables pour creuser un peu… Dégustation et notes à l’aveugle.


1. Gewurztraminer Les 2 M 2007 – G. Neumeyer à Molsheim
Aérien, sur un registre floral avec une bouche alliant harmonieusement fraîcheur et gras.
Equilibré, fin et digeste…un bon compagnon de table sans aucun doute.
BIEN+

2. Gewurztraminer 2006 – Ginglinger-Fix à Eguisheim
Des arômes mûrs et classiques (rose et fruits exotiques) et une bouche opulente à la limite de la lourdeur.
Un gewurztraminer traditionnel un peu trop riche à mon goût.
BIEN -

3. Gewurztraminer Vieilles Vignes 2005 – Sipp-Mack à Hunawihr
Un nez précis avec une palette évolutive déclinant plein d’arômes de fruits blancs (banane, pèche blanche, poire…) et une bouche svelte et élégante avec une belle persistance sur des notes fruitées.
Les épices (gewurz) manquent un peu dans la palette mais le fruité est remarquable…une gourmandise !
TRES BIEN

4. Gewurztraminer Cuvée Saint Urbain 2005 – V. Spannagel à Katzental
Un profil aromatique discret sur le fruit, une complexité moyenne et une bouche nette et bien définie qui manque un peu d’ampleur.
Un vin sérieux mais qui manque un peu de volume.
BIEN -

5. Gewurztraminer Tradition 2006 – Hugel à Riquewihr

Un nez discret sur un registre plutôt floral et épicé, une bouche nette et bien définie avec une rondeur avenante, agréable sans plus.
Il manque vraiment un brin de fantaisie à ce vin…dommage !
BIEN -

6. Gewurztraminer G.C. Kirchberg de Barr 2007 – Hering à Barr

Un nez discret, floral et une bouche très élégante avec une belle acidité qui se pose progressivement et qui soutient une longue finale.
Un premier Grand Cru qui marque bien le changement de registre : un nez un peu plus fermé et une structure en bouche plus profonde et plus ample.
BIEN +

7. Gewurztraminer G.C. Zinnköpfle 2007 – A. Bursin à Westhalten
Un fruité exotique puissant, du poivre blanc au nez et une bouche tout en rondeur et en opulence avec une finale longue.
Un séducteur invétéré…presque à la limite de la flagornerie…Qui sait ?
BIEN +

8. Gewurztraminer G.C. Bollenberg 2006 – V. Zusslin à Orschwihr
Un nez peu d’intense et assez peu typé au nez avec quelques notes fumées, la bouche est fraîche, légèrement mentholée avec une petite amertume en finale.
Un vin que nous avons peut-être surpris dans une mauvaise phase…!
BIEN

9. Gewurztraminer G.C. Engelberg 2005 – Pfister à Dahlenheim

Discrétion mais grande complexité au nez, la bouche possède une structure puissante, de magnifiques notes salines viennent soutenir une longue finale.
Un grand gewurztraminer encore sur la réserve mais le potentiel semble énorme.
TRES BIEN

10. Gewurztraminer G.C. Altenberg de Bergbieten 2006 – Mochel à Traenheim
Un nez très réservé, une bouche massive dotée d’une acidité puissante et d’une finale longue et profondément minérale.
Un vin qui a séduit l’assemblée, à juste titre sûrement…moi je suis un peu passé à côté, dérangé par l’austérité de ce vin (la fatigue peut-être). Et pourtant c’est un des domaines que je fréquente depuis le plus longtemps…il est peut-être temps d’aller me coucher !
BIEN +

11. Gewurztraminer G.C. Mambourg 2006 – J.M. Bernhard à Katzental

Plein de fruits blancs et d’épices au nez et un équilibre en bouche qui frise la perfection. Un vin profond et doté d’une belle fraîcheur avec une finale très longue et saline.
Finalement j’ai bien fait de rester encore un peu pour recevoir cette claque magistrale… le vin de la soirée pour moi !
TRES BIEN +

12. Gewurztraminer Cuvée des Seigneurs de Ribeaupierre 2000 – Trimbach à Ribeauvillé
Un nez complexe sur les fruits blancs, le miel et la réglisse. La bouche est ronde et bien équilibrée, la finale est belle avec de classiques notes de poivre blanc.
Un vin qui a un peu divisé l’assemblée par son profil un peu évolué (c’était une bouteille insérée au dernier moment dans la dégustation). Pour moi, pas de problème, c’est une belle expression d’un gewurztraminer dans la force de l’âge.
TRES BIEN

13. Gewurztraminer G.C. Mambourg 2003 – Tempé à Zellenberg
Un fruité surmûri et des notes de menthe poivrée au nez, une bouche très puissante mais bien équilibrée malgré des S.R. perceptibles. La finale est longue et marquée par une belle minéralité.
Tempé fait du Tempé, mais, au bout du compte, c’est très bon…
TRES BIEN


Conclusions

·    Le gewurztraminer est vraiment un cépage à nul autre pareil. Tout d’abord, parce que ses marqueurs aromatiques très puissants résistent à l’empreinte des terroirs les plus expressifs. Ensuite, parce que la réalisation d’un équilibre gustatif est toujours une affaire extrêmement complexe pour les vignerons : le dosage des S.R. par rapport à une trame acide parfois un peu fragile constitue un véritable exercice d’équilibriste, tant la frontière entre opulent et pâteux est ténue.
·    Pas de réelle fausse note dans la sélection du soir : les vins étaient généralement bien vinifiés même si les évaluations du groupe ont été quelquefois bien dispersées sur la grille. Comme beaucoup de vins à forte personnalité, les gewurztraminers ont tendance à segmenter les groupes de dégustateurs.
·    Pour les coups de cœur, pas d’hésitation pour moi : en premier le Mambourg de Bernhard, une bombe (en plus à moins de 15 euros, ça frise l’indécence !) et en second l’Engelberg de Pfister pour sa structure et son potentiel.

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 23:32

La tendance étant à des stratégies d’ouverture tous azimuts, notre club A.O.C est entré de plain-pied dans cette mouvance contemporaine en programmant sa première réunion sur le thème des bordeaux rouges d’entrée de gamme.
L’organisateur avait comme délicate mission de dénicher quelques belles trouvailles dans cette immense région viticole, pour un budget ne dépassant pas 10 euros la quille.
Les vins étaient servis aux alentours de 15° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l’évaluation se sont faits pratiquement à l’aveugle, avec comme seule indication l’ordre des millésimes, allant du vin le plus jeune (2007) au vin le plus vieux (2001).

Soirée du 13 mars 2009 à Saint Martin
Verres INAO + un Taster de la série des Impitoyables pour creuser un peu… Dégustation et notes à l’aveugle.


Crémant d’Alsace brut – L. Bleesz à Reichsfeld

Robe : jaune pâle un peu métallique avec un cordon de bulles fin et assez persitant.
Nez : une attaque un peu brouillonne mais l’ensemble se met en place assez vite pour nous offrir une palette assez classique de fruits frais et de brioche.
Bouche : une belle fraîcheur avec une mousse abondante mais fine pour une sensation agréable et désaltérante. La finale est assez courte et marquée par une légère amertume
Un crémant digeste et aérien avec un toucher de bouche crémeux très intéressant.
BIEN

1. Château de Virecourt 2007 – Bordeaux
Robe : rubis foncé, assez dense.
Nez : une palette classique avec poivron mûr et fruits noirs.
Bouche : des tanins assez ronds, des arômes de cassis et une finale courte avec une légère amertume.
Une entrée de gamme bien vinifiée, sans grands défauts mais sans personnalité marquée.
BIEN -

2. Le Bec en Sabot 2007 – Pessac-Léognan
Robe : rouge très sombre, grande densité.
Nez : intense et un peu monolithique, dominé par d’entêtantes notes de torréfaction. Le fruité est très discret, le dégustateur patient trouvera des arômes de cassis et de mûre.
Bouche : des tanins soyeux, une bonne fraîcheur mais un fruité trop discret. La finale est assez courte avec un boisé discret et quelques épices.
Un vin honnête sur un millésime assez difficile : merlot et cabernet sauvignon à parts égales mais un boisé un peu suspect…
BIEN +

3. Château Lacaussade Saint Martin 2006 – Premières Côtes de Blaye
Robe : robe sombre et assez dense avec une frange légèrement dégradée.
Nez : une discrétion qui confine au mutisme avec des notes de fruits rouges confits qu’il faut presque imaginer...
Bouche : un bel équilibre rond et frais, mais trop pauvre sur le plan aromatique.
Une structure en bouche intéressante mais où sont les arômes ? Ce vin issu principalement de Merlot semble vraiment fermé à l’heure actuelle.
BIEN

4. Château Corconnac 2006 – Cru Bourgeois du Haut Médoc
Robe : sombre avec une belle densité.
Nez : assez discret mais d’une grande finesse et d’une belle complexité avec des arômes d’orange sanguine et quelques notes épicées.
Bouche : très bel équilibre avec de la rondeur et une trame tannique fine et soyeuses. La finale est fraîche et longue avec un boisé agréable.
Du cabernet sauvignon à 70% complété par du merlot pour ce très beau vin… et à moins de 9 euro c’est une réelle aubaine !
TRES BIEN

5. Mouton Cadet 2006 – Bordeaux

Robe : rubis sombre avec des bords légèrement dégradés.
Nez : discret et un peu atypique avec des notes amyliques.
Bouche : équilibré et rond mais absolument neutre. La finale est très courte.
Sans défaut mais sans personnalité… se laisse boire mais n’a que très peu d’intérêt.
BOF

Petit intermède blanc : l’Alsacien est un être très fragile qui déprime assez vite lorsqu’il ne voit que du rouge…

Château Grand Bourdieu 2007 – Graves blanc
Robe : jaune très pâle.
Nez : intense et assez classique avec des notes de bourgeon de cassis, de chlorophylle et de sous-bois.
Bouche : vif et nerveux avec un fruité assez croquant (groseille) . La finale est un peu courte.
Un encépagement dominé par le sémillon mais une palette (trop) marquée par le sauvignon pour ce vin frais et fruité mais manquant de profondeur.
BIEN

6. Château Latour Camblanes 2005 – Premières Côtes de Bordeaux
Robe : pourpre sombre, belle densité.
Nez : fin et complexe avec des arômes de fruits noirs confits, de noyau de cerise, de cèdre et d’amande amère.
Bouche : une trame tannique serrée mais beaucoup de rondeur. La bouche est ample et la finale est belle soulignées par de délicates notes boisées et épicées.
Le merlot est dominant et la vinification est virtuose : extraction et boisé, tout semble dosé avec sagesse et compétence…un très beau vin !
TRES BIEN

7. Château Lucas 2005 – Lussac Saint Emilion
Robe : rubis moyen avec une frange légèrement dégradée.
Nez : d’étranges arômes de riz cuit et des notes végétales constituent la palette de ce nez qui laisse un peu perplexe.
Bouche : très austère malgré une charpente relativement fluette. La longueur est moyenne.
Un vin que je n’ai pas du tout compris : style incompatible avec mon goût ? Ou qualité vraiment quelconque ?
BOF

8. Château Haut Mongeat 2005 – Bordeaux
Robe : sombre avec des bords violacés.
Nez : agréable avec des notes de plant de tomate qui s’estompent assez rapidement pour laisser place à des arômes plus classiques de fruits noirs et de réglisse.
Bouche : des tanins denses mais un peu sévères déséquilibrent ce vin qui semble replié sur lui même. La finale est un peu courte.
Un vin qui a divisé l’assemblée…il aurait du profiter d’une oxygénation plus importante pour s’exprimer.
BIEN

9. Le Petit Lousteau 2005 – Médoc
Robe : rubis foncé très dense.
Nez : de puissantes notes de torréfaction et de fumé à l’attaque et des évocations fruitées (cassis, myrtille) un peu en retrait.
Bouche : massif avec des tanins puissants mais une belle rondeur. La finale est fraîche et digeste.
Une belle structure mais un profil aromatique trop discret…L’ensemble manque un peu d’harmonie.
BIEN +

10. Château du Grand Bossuet 2002 – Lalande de Pomerol
Robe : rubis avec une frange brunissante un peu dégradée.
Nez : très plaisant et fin sur des notes de fruits rouges frais.
Bouche : belle présence avec des tanins serrés mais mûrs et une finale fraîche de longueur moyenne.
Un séducteur qui aurait pu être un peu plus expressif en bouche.
BIEN +

11. Saintem 2001 – Saint Emilion
Robe : sombre et dense.
Nez : une palette assez évoluée allant de la prune à la cerise à l’eau de vie.
Bouche : une attaque ronde mais un vin qui sèche au fur et à mesure jusqu’à la finale qui est très dure.
Un nez évolué et complexe mais une bouche qui se décharne très vite…Optimum dépassé ?
BIEN -


Conclusions

Il faut tout d’abord remercier Eric, notre organisateur pour sa sélection de flacons originaux qu’il est allé dénicher chez les cavistes de notre région.

Ce fut une dégustation dont les échantillons ont révélé une qualité moyenne intéressante : pas d’énorme coup de cœur mais beaucoup de vins dignes de leur rang offrant souvent de beaux rapports Q/P.

Mention spéciale pour le Château Corconnac 2006 et pour le Château Latour Camblanes 2005, qui ont recueilli le plus de suffrages ce soir et dont je remplirais bien quelques rayons de ma cave.

Bref une première incursion timide mais réussie dans ce immense dédale viticole. Vivement notre prochain voyage à travers ces magnifiques terroirs.

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 09:46

Premier thème récurrent dans le programme de dégustation de notre jeune club oenophile : le riesling, bien évidemment.

 

Nous allons tenter d'approcher ce cépage emblématique de notre région à travers 4 sessions thématiques :

-     les terroirs non classés du Bas-Rhin

-     les terroirs non classés du Haut-Rhin

-     les terroirs Grand Cru du Bas-Rhin

-     les terroirs Grand Cru du Haut-Rhin.

 

 

Rieslings de terroir du Bas-Rhin

 

Première des 4 rencontres programmées autour du riesling alsacien avec une sélection de 13 vins issus de terroirs non classés Grand Cru.

Les vins étaient servis aux alentours de 10° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l'évaluation se sont faits à l'aveugle.

 

1 Riesling Rothstein 2007 - Lissner à Wolxheim      

Robe : Jaune pâle.   

Nez : Ouvert et assez complexe avec des notes de fruits blancs (poire), de miel et d'herbe fraîche.      

Bouche : Belle présence avec du gras et un acidité citronnée qui lui donne un beau tonus.

Dominante grès (Rothstein = Pierre rouge) sur ce terroir qui nous livre un riesling précis et typé avec un excellent rapport Q/P.        

TRES BIEN  

 

2 Riesling Andlau 2006 - Wach à Andlau        

Robe : Jaune clair.        

Nez : Discret mais assez bien typé avec des agrumes et de la minéralité.    

Bouche : Une attaque ronde mais la suite un peu plate avec une finale courte et aqueuse.    

Un deuxième terroir gréseux mais une petite déception pour ce vin qui ne se présentait vraiment pas à son avantage lors de cette dégustation.          

BIEN-

 

3 Riesling Schiefferberg 2005 - Gisselbrecht à Dambach     

Robe : Jaune moyen, très brillant.     

Nez : Précis et bien typé avec des notes d'ananas frais et de pierre chaude.       

Bouche :  L'attaque est vive, l'ensemble est équilibré avec une légère touche camphrée. Une légère amertume accompagne une finale assez longue.       

Un vin classique et bien vinifié sur un terroir schisteux (Schieffer = Ardoise)      

BIEN+

 

4 Riesling Bruderbach 2004 - Loew à Westhoffen        

Robe : Jaune franc très brillant.     

Nez : Beaucoup d'opulence et de sensualité avec des notes de fraise, de brioche et un belle minéralité.   

Bouche : Du gras, de la rondeur et une belle profondeur avec quelques notes fumées et une légère amertume sur une finale longue.       

Le grès et le calcaire apportent une belle complexité à ce vin qui ne fait pas l'unanimité car il s'écarte peut-être un peu trop des canons d'un riesling classique...mais moi j'aime !      

TRES BIEN+ 

 

5 Riesling Cuvée des sables - Saouliak à Nothalten     

Robe : Jaune assez profond avec des reflets verts.        

Nez : Aérien et léger avec des notes de fruits blancs et de menthe fraîche.      

Bouche : Un équilibre assez bizarre avec des SR perceptibles et une finale très courte.    

Racoleur, sans défaut saillant, mais sans grande personnalité. Fait pour plaire au plus grand nombre. Si ça marche...        

BOF  

 

6 Riesling Silberberg 2006 - Pfister à Dahlenheim     

Robe : Jaune assez profond.      

Nez : Léger et aérien avec de discrets arômes de citron et de fleurs.       

Bouche : Sec avec une belle ampleur, l'acidité est rectiligne avec une finale réglissée.    

Un terroir argilo-calcaire très caillouteux et une vinification sans concession pour ce riesling droit et austère.      

BIEN+

 

7 Riesling Schenckenberg 2004 - Seilly à Obernai       

Robe : Jaune profond et brillant.     

Nez : Puissant et racé avec des arômes classiques d'agrumes et de pierre chaude.       

Bouche : Puissance et tension pour une bouche dense et volumineuse. La finale est longue. 

Un autre terroir argilo-calcaire et un autre riesling profond mais un peu austère malgré 2 années de vieillissement supplémentaires.    

TRES BIEN  

 

8 Riesling Stein 2002 - Boeckel à Mittelbergheim      

Robe : Jaune profond et brillant.     

Nez : Puissant, riche et complexe, sur des fruits mûrs (prune, mirabelle), des épices et quelques surprenantes notes de rhum blanc.   

Bouche : Du volume et du gras avec une pointe de SR étirée par une acidité verticale et pure. La finale est longue.       

Ce " Clos Eugénie " est une des grandes bouteilles de ce domaine de Mittelbergheim. Ce vin issu du terroir Stein (stein = pierre), calcaire caillouteux orienté au sud, propose une vision plus sensuelle de ce cépage.    

EXCELLENT  

 

9 Riesling Brandluft 2005 - Rietsch à Mittelbergheim      

Robe : Jaune dense st profond.      

Nez : Puissant et original avec des notes d'agrumes très mûrs et de poivre blanc.        

Bouche : Gras et rondeur pour ce vin puissant à l'acidité bien fondue.        

Surprenant au nez et un peu atypique en bouche ce vin possède une personnalité très marquée qui peut parfois dérouter.     

BIEN+

 

10 Riesling Brandluft 2005 - Seltz à Mittelbergheim      

Robe : Jaune franc, belle brillance.    

Nez : Discrétion et finesse pour ce nez où on détecte de subtils arômes de caramel, d'anis et d'épices.     

Bouche : Une attaque souple avec un développement sur le gras et la minéralité.   

Comme le vin précédent ce vin vient d'un terroir argilo-calcaro-gréseux très bien exposé, mais la facture est quand même plus classique.    

BIEN+

 

11 Riesling Westerweingarten 2004 - Anstotz à Balbronn      

Robe : Jaune franc.        

Nez : Discret et aérien sur le citron et l'ananas frais.        

Bouche : Une attaque discrète, un développement droit et précis mais une finale très courte.        

Un terroir marneux et un riesling classique mais pénalisé par vrai un manque de profondeur.

BIEN 

 

12 Riesling Stierkopf 2004 - Becht à Dorlisheim        

Robe : Jaune franc éclatant.     

Nez : Classe et complexité pour un nez sur la banane, les fruits blancs agrémenté de quelques notes grillées.     

Bouche : Une attaque sur la finesse et un développement puissant avec beaucoup de gras et une finale longue.       

Un beau terroir marno-calcaire pour ce riesling complet et typé avec un rapport Q/P exceptionnel (autour de 6 euros je crois)         

TRES BIEN+ 

 

12 Riesling Geierstein V.T. 1995 - Arbogast à Westhoffen    

Robe : Jaune doré, presque fluo.   

Nez : Puissant et complexe avec des notes de poire confite, de massepain et de citronnelle.        

Bouche : Un moelleux fin et une belle tension pour un ensemble équilibré avec une longueur moyenne.      

Une bouteille surprise... c'est bon, c'est bien fait...mais ce n'est pas trop mon style de vin.    

BIEN+

 

Pour conclure :

-     Le riesling est vraiment un cépage qui permet aux terroirs de s'exprimer pleinement.

-     Les terroirs du Bas-Rhin offrent une belle diversité et permettent la production de très beaux vins.

-     Un riesling de terroir s'exprime pleinement après quelques années de bouteille : les 2007, 2006 et 2005 semblent encore bien jeunes à l'heure actuelle.

-     Mon tiercé pour la soirée :

- le Stein 2002 de Boeckel vraiment au-dessus du lot

- le Bruderbach 2004 de Loew pour sa finesse

- le Stierkopf 2004 de Becht pour son équilibre et son rapport Q/P

 

 

 



Rieslings de terroir du Haut-Rhin

 

Deuxième quart-temps du match riesling 67/riesling 68 avec une sélection de 12 vins issus de terroirs non classés Grand Cru du Haut-Rhin.

Les vins étaient servis aux alentours de 10° sans carafage. La dégustation, les commentaires et l'évaluation se sont faits à l'aveugle, même pour les organisateurs qui ont élaboré un stratagème complexe pour se brouiller mutuellement les pistes.

L'ordre de service des vins était donc complètement aléatoire.

 

 

1. Patergarten 2005 - P. Blanck à Kientzheim    

Robe : Jaune très pâle.    

Nez : De la réduction, d'étranges notes de caoutchouc et un peu de citron frais.        

Bouche : Sec, austère et court...      

Ce vin est resté incompréhensible pour moi (terroir argilo-calcaire)     

BOF  

 

2. Plaenzerreben 2002 - Rolly-Gassmann à Rorschwihr    

Robe : Jaune clair et brillant.     

Nez : Pureté et grande finesse avec des notes de citron, d'ananas frais et de pierre chaude.       

Bouche : Une profondeur moyenne mais un très bel équilibre avec des S.R. qui enveloppent une belle trame acide. La longueur est belle.    

Séduisant en diable, je ne peux pas résister (terroir est argilo-calcaire de type Muschelkalk)        

TRES BIEN+ 

 

3. Steinacker 2005 - L. Sipp à Ribeauvillé   

Robe : Jaune clair.        

Nez : Encore très fermé avec quelques notes fruitées très discrètes     

Bouche : Tendu et austère avec de beaux arômes frais et citronnés. La finale est dense et presque tannique.     

Droiture et sévérité mais un vrai potentiel (terroir de limon sableux et très caillouteux)        

BIEN+

 

4. Grafenreben 2003 - Bott-Geyl à Zellenberg    

Robe : Jaune prononcé, assez épais   

Nez : Fermé avec de délicates notes de fruits blancs.       

Bouche : Expressif et complexe avec des arômes fruités et épicés bien nets et une finale longue avec de beaux amers.        

Quelques notes oxydatives, mais un vin réussi et équilibré sur ce millésime atypique (terroir marno-calcaire)     

BIEN+

 

5. Cuvée Drei Exa 2007 - P. Ginglinger à Eguisheim     

Robe : Jaune très pâle.    

Nez : Classique, citronné et légèrement vanillé.      

Bouche : Une attaque directe sur une acidité très droite et un équilibre très (trop) sec.    

Sévère et sans concession, trop austère pour moi (terroir calcaire)     

BIEN-

 

6. Rosenberg 2006 - Barmes-Bucher à Wettolsheim   

Robe : Jaune assez profond.      

Nez : Des notes évanescentes d'agrumes frais suivies par de puissants arômes de sous-bois et de champignons.        

Bouche : Une belle attaque et une grande profondeur mais le marquage aromatique du millésime est trop présent (sou-bois, champignon de Paris)     

La matière est belle mais ce goût entêtant dérange, dommage ! (terroir argilo-calcaire)     

BIEN-

 

7. Muhlforst 2005 - Cave de Ribeauvillé   

Robe : Jaune assez clair.        

Nez : Un peu confus avec des notes de poire williams et de caramel.   

Bouche : Un équilibre douteux avec une finale un peu chaude et tannique.     

Un riesling qui interpelle par son manque de cohérence, phase de repli ou problème de conception ? (terroir marno-calcaire)     

BOF  

 

8. Kronenbourg 2005 - Stoeffler à Barr    

Robe : Jaune pâle.   

Nez : Délicat et d'une belle finesse avec des notes de zestes d'agrumes et de craie.     

Bouche : Droit et tendu avec une acidité longue et fine et de délicats arômes citronnés.    

Un très beau riesling typé sec conçu par un vigneron bas-rhinois sur un terroir de Ribeauvillé... Chapeau ! (terroir calcaire)     

TRES BIEN  

 

9. Heimburg 2007 - A. Hurst à Turckheim     

Robe : Jaune très pâle.    

Nez : Subtil et complexe avec des arômes de cachou et de vanille, suivis par des notes un peu plus végétales (humus).      

Bouche : Du gras et une acidité fine et persistante, mais l'ensemble est encore un peu dissocié.     

Un vin qui ne semble pas encore en place mais à qui on peut prédire un bel avenir sans aucun doute (terroir calcaire)     

BIEN+

 

10. Princes Abbés 2006 - Schlumberger à Guebwiller        

Robe : Jaune pâle, brillant.     

Nez : Franc, sec mais séduisant avec de beau arômes de fruits blancs frais.        

Bouche : Droiture, franchise et grande finesse avec une finale de belle longueur.     

Ce vin qui m'a continuellement fait penser à un bourgogne jeune, nous montre qu'on a pu vinifier de très belles choses en 2006 (c'est vrai que Thierry nous en avait déjà apporté une preuve éclatante lors d'une dégustation avec l'Oenothèque)

Etonnant mais très plaisant ! (la maison Schlumberger n'ayant pas produit de GC en 2006, on peut supposer que cette cuvée a été assemblée avec Kitterlé, Saering...)   

TRES BIEN  

 

11. Breitenberg 2006 - P. Kubler à Soultzmatt    

Robe : Jaune pâle.   

Nez : Discret et fin avec de la groseille blanche et du buis...un peu sauvignonné.        

Bouche : Vertical et pur avec toujours ces arômes de groseille et un léger fumé.   

Une acidité qui peut paraître un peu sévère à l'heure actuelle sur ce vin qui mérite sûrement quelques années de cave pour se fondre (terroir calcaire)     

BIEN+

 

12. Les Pierrets 2004 - Josmeyer à Wintzenheim   

Robe : Jaune clair.        

Nez : Très discret avec des notes de citron frais, de zestes et de miel.   

Bouche : C'est long c'est pur mais c'est encore très austère avec une acidité puissante et une légère amertume en finale.       

Un vin difficile qui, comme à son habitude, segmente l'assemblée des dégustateurs. Je reste dubitatif... la matière est évidente mais pourquoi tant de dureté ?      

BIEN 

 

Pour conclure :

-     En reprenant mes notes de la dégustation des rieslings issus de terroirs bas-rhinois, je me rends compte que j'ai préféré ces derniers dans l'ensemble.

Pas de conclusions hâtives... ce n'est qu'un avis personnel.

-     Les terroirs du Haut-Rhin que nous avons pu aborder ce soir sont tous calcaires : nous n'avons pas pu tester de granits ou de grès haut-rhinois.

-     Comme pour les vins bas-rhinois, il apparaît que ces rieslings de terroir, même s'ils ne sont pas classés G.C., méritent qu'on leur laisse quelques années de maturation en cave pour qu'ils puissent donner le meilleur d'eux mêmes

-     Mon tiercé pour la soirée :

- le Pflaenzerreben de Rolly-Gassmann : question de sensibilité personnelle ou alors maturité ? C'était le plus vieux vin de la dégustation.

- le Kronenbourg de Stoeffler pour sa pureté et son rapport Q/P. A 8,80 la quille c'est cadeau !

- le Princes Abbés de Schlumberger pour sa classe.

 

@+

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Présentation

  • : Vins, vignobles et vignerons.
  • : Récits liés à des rencontres viniques et oenophiliques.
  • Contact

Bonjour à tous

Amateur de vin depuis près de 30 ans et internaute intervenant sur un forum de dégustateurs depuis plusieurs années, j’ai crée ce blog pour regrouper et rendre plus accessibles mes modestes contributions consacrées à la chose vinique.

 

Mes articles parlent presque toujours de rencontres que j’ai eu l’occasion de faire grâce au vin :

rencontres avec de belles bouteilles pour le plaisir des sens et la magie de l’instant,

rencontres avec des amis partageant la même passion pour la richesse des échanges et les moments de convivialité inoubliables,

rencontres avec des vignerons et avec leur vignoble pour des moments tout simplement magiques sur les routes du vin ou au fond des caves.

 

J’essaie de me perfectionner dans l’art compliqué de la dégustation dans le seul but de mieux comprendre et mieux pouvoir apprécier tous les vins.

Mes avis et mes appréciations sont totalement subjectifs : une dégustation purement organoleptique ne me procure qu’un plaisir incomplet.

Quand j’ouvre une bouteille de vin, j’aime pouvoir y associer le visage du vigneron qui l’a fait naître, j’aime connaître les secrets de son terroir, j’aime avoir plein d’images et de souvenirs associés à ce liquide blanc ou rouge qui brille dans mon verre.

 

Merci à tous ceux qui viennent me rendre visite.

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